A M. TALLEYRAND.

Austerlitz, 12 frimaire an XIV (3 décembre 1805).

Je ne puis vous écrire que deux mots: une armée de 100,000 hommes, commandée par les deux empereurs, est entièrement détruite. Tout protocole devient inutile. Les négociations deviennent nulles, puisqu'il est évident qu'elles étaient une ruse de guerre pour m'endormir. Le général Gyulai a écrit au prince Charles qu'il y aurait bataille; il fait alors le métier d'espion. Dites à M. de Stadion que je n'ai pas été la dupe de leur ruse; que c'est pour cela que je les ai renvoyés de Brünn; que, la bataille étant perdue, les conditions ne peuvent plus être les mêmes.

NAPOLEON.

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