Consulat
Premier Empire

Campagnes

2 décembre 1805

La bataille d'Austerlitz


De Paris à Strasbourg

Le 3 septembre Napoléon est enfin à Malmaison, puis à Saint-Cloud. De là, il règle les derniers détails des opérations.

A Berthier, le 7 septembre:

Mon Cousin, je vous prie de me faire connaître si vous avez chargé un individu sachant l'allemand de suivre la marche des régiments autrichiens et de les classer dans des cases d'une boite que vous avez du faire exprès .
Le nom et le numéro de chaque régiment doit être écrit sur une carte de jeu, et on les change selon qu'ils changent de position. Les régiments autrichiens sont répartis en Italie, dans le Tyrol, au camp de Wels et en Bohême. Faîtes écrire à mes différents ministres à Vienne, à Munich, à Salzbourg, à Dresde, à Ratisbonne, à Berne, et faîtes abonner aux gazettes allemandes de ces villes l'individu que vous chargerez de cette besogne. Tous les journaux allemands ne retentissent que du nom et de la marche des régiments autrichiens (...) Je désire que vous me présentiez lundi la caisse que je dois garder dans laquelle la répartition des régiments sera faite exactement.

A Fouché, le 12 septembre:

Témoignez mon mécontentement au préfet de Strasbourg pour la proclamation qu'il a faite aux communes de son département; c'est un véritable parlage. Toutes les mesures étaient prises par les autorités militaires, et je n'avais pas besoin d'une proclamation qui décèle mes projets avec tant de détails. Faîtes défense aux gazettes des bords du Rhin de parler de l'armée, pas plus que si elle n'existait pas; dites-leur qu'il ne leur est pas plus permis d'en parler que des mouvements des escadres.

De là, il jette encore un regard vers l'océan.

A Decrès, le 8 septembre:

Il s'ensuit donc de ce qu'un vaisseau espagnol a eu un mât de hune cassé, et qu'un vent du nord a soufflé, ce qui n'est pas rare à la mer, que je dois 5 vaisseaux de pris et mon expédition manquée (...) Je désirerais voir justifier Villeneuve. Jusqu'à ce que vous ayez trouvé quelque chose de plausible, je vous prie de ne point parler d'une chose si humiliante, et de ne point me rappeler le souvenir d'un homme aussi lâche...

Ce qui ne l'empêche pas de parler de moralité !

A Lebrun, le 10 septembre:

Mon Cousin, je reçois votre lettre.... Je ne vois pas d'inconvénient à ce que vous donniez une indemnité à Monsieur Nardon, mais je verrais avec peine que M. Nardon, au lieu d'avoir mené sa femme, eût amené sa maîtresse. Je désire que vous vous en expliquiez. J'ai le droit d'exiger de la moralité et surtout la plus grande décence de la part de ceux auxquels je confie des fonctions importantes...

Voir même de toute autre chose !

A Portalis, le 19 septembre:

Faîtes connaître mon mécontentement à Monsieur Robert, prêtre de Bourges, qui a fait un très mauvais sermon au 15 août.

Le 17 septembre. il s'enquiert auprès de Fouché du retentissement du Don Juan de Mozart "sous le rapport de l'esprit public".

Le 23 septembre, au Sénat, il fait décréter la levée de 80 000 hommes, ainsi que la réorganisation de la Garde Nationale.

Il reste à Paris jusqu'au 24 septembre et rejoint Strasbourg le 26, où il va séjourner jusqu'au 1er octobre. Le  2, il est à Ludwigsburg, chez l'électeur de Wurtemberg.

A Joseph, le 4 octobre:

J'ai entendu hier, au théâtre de cette Cour, l'opéra allemand Don Juan. J'imagine que c'est la même musique qu'à Paris. Elle m'a paru fort bonne.

A Joséphine, le même jour:

Le temps est superbe. Je me porte bien.

A Champagny, le 4 octobre également:

Monsieur Champagny, je suis ici à la cour de Württemberg et, tout en faisant la guerre (sic) j'y ai entendu hier de très bonne musique. Le chant allemand m'a paru cependant un peu baroque. La réserve marche-t-elle ? Où en est la conscription de l'an XIV ?

Car les choses sérieuses vont commencer.

FIN