Consulat
Premier Empire

Campagnes

2 décembre 1805

La bataille d'Austerlitz


En route vers le Rhin

Le comte Daru (1767-1829) - Portrait de gros - Château de Versailles (RMN)Alors, le 13 août, d'une seule dictée mémorable à Daru, l'Intendant général, il développe le plus formidable mouvement de troupes que l'on ait encore imaginé, avec, en tête, mais dans sa tête seulement, car le secret doit être, et sera longtemps gardé, avec l'idée d'aller vaincre l'autrichien chez lui, d'abord, puis d'en finir avec le russe, avant que ce dernier n'ait le temps de les secourir.

Il ordonne:

au corps d'armée n° 1 (Bernadotte) de quitter le Hanovre, et d'être sur le Rhin, à Würzburg, le 20 septembre
au corps d'armée n° 2 (Marmont), qui se trouve en Hollande, de remonter le Rhin et d'y rejoindre Bernadotte, au même endroit et au même jour.

En tout: 50000 hommes.

aux troupes massées à Boulogne d'être, toujours entre le 21 et le 24 septembre, entre Mannheim et Strasbourg, et cela selon trois itinéraires distincts, sous les ordres respectifs de:

Davout: corps d'armée no 3, 26 000 hommes
Soult: corps d'armée no 4, 40 000 hommes
Ney: corps d'armée no 6, 24 000 hommes.

Le corps d'armée no 7 (Augereau), part de la Bretagne et constituera, avec 14 000 hommes, la réserve.

Enfin, pour se garder de l'archiduc Jean, qui opère en Italie, et qui pourrait venir lui couper la route, il ordonne à Masséna de se regrouper dans le nord de l'Italie et de suivre les mouvements de ce dernier.

Faisons les comptes: c'est un torrent de plus de 150 000 hommes, auxquels il faut ajouter 22 000 cavaliers (Murat) et la Garde (7 000 hommes) qui foncent vers le Rhin. Ce qui est désormais La Grande Armée se met en campagne. Elle a à sa tête des hommes qui, à part Augereau et Bernadotte, ont tous moins de 40 ans et ont devant eux des exploits à accomplir. Quant aux troupes, si elles n'ont pas vu le feu depuis cinq ans (depuis Marengo), elles sont parfaitement entraînées, les mois passés à Boulogne n'ayant pas été inactifs, loin de là. Plus encore: à l'instar de leurs chefs, elles vouent à l'Empereur, à ce moment là, une véritable vénération, qu'il saura entretenir par des Proclamations et des Bulletins et, surtout, sa présence physique aux moments déterminants.

Et tout va se dérouler comme un mouvement d'horlogerie, à une vitesse vertigineuse. Aller de Boulogne au Rhin, en 24 marches, il fallait bien que l'Empereur ai décidé de gagner la guerre avec les jambes de ses soldats plus qu'avec leurs baïonnettes ! Tout n'ira pas sans problèmes, ni grogne, mais enfin, tous arriveront au lieu et à la date prévus, avec des pertes minimum: sur les 15 000 français du corps de Marmont, neuf manqueront à l'appel à l'arrivée à Würzburg !

Marmont: "Le 29 août, je reçus l'ordre de débarquer et de me mettre en route pour Mayence; et le 31 toutes mes troupes, artillerie, cavalerie, matériel, personnel et chevaux, étaient en plein mouvement pour ma nouvelle destination."

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