Juillet 1800

Paris, 16 juillet 1800

Au citoyen Lucien Bonaparte, ministre de l'intérieur

Je vous prie, Citoyen Ministre, de choisir les six meilleurs peintres pour faire peindre les batailles suivantes: Rivoli, Marengo, Moeskirch, des Pyramides, Aboukir, du Mont Thabor.

Le général Berthier et le citoyen Denon pourront donner les notions nécessaires aux peintres que vous aurez désignés.


Paris, 16 juillet 1800

Au citoyen Dufresne, directeur du trésor public

Nous avons perdu, Citoyen, 8 à 10 pour cent sur toutes les lettres de change que nous avons eues à l'armée de réserve.

A l'armée, on a besoin de l'argent à mesure qu'il arrive, ce qui oblige, pour l'escompte, à faire des opérations ruineuses.

Bien loin que l'on ait reçu à l'armée d'Italie 171, 000 francs de plus qu'il n'était annoncé, le payeur de cette armée m'écrit qu'il lui manque 2,400,000 francs.

L'armée de réserve n'a pas reçu les 139,114 francs dont vous me parlez.

J'envoie copie de votre lettre au général Masséna et au général Brune. Dès que j'aurai leur réponse sur l'emploi de ces fonds, on les comprendra dans une distribution décadaire, car les armées ne doivent recevoir de fonds que de cette manière.


Paris, 16 juillet 1800

Au citoyen Talleyrand, ministre des Relations extérieures

Vous trouverez ci-joint, Citoyen Ministre, deux lettres du général Massena, que vous me renverrez.

Vous écrirez général Dupont combien il est indispensable qu'il fournisse 1,500,000 francs par mois pour la subsistance de l'armée. Il est nécessaire que les 1,500,000 francs pour messidor soient soldes avant la fin de la première décade de thermidor.

Vous ferez sentir au Citoyen Petret que j'espérais que les 2 millions pour le mois de messidor, que cependant j'apprends qu'ils n'ont point encore été verses, qu'ainsi il n'a pu rien être paye pour la solde. Vous lui ferez sentir qu'il prenne des mesures pour que ces deux millions rentrent exactement. Car enfin le plus essentiel est de nourrir l'armée tant pour l'Italie que pour la France.

Lettres à Talleyrand


Paris, 18 juillet 1800

Au citoyen Carnot, ministre de la guerre

Vous voudrez bien, Citoyen Ministre, nommer le général d'artillerie  Dulauloy. commandant la ville et la forteresse de Tortone. I1 pourra emmener avec lui un officier du génie, un officier d'artillerie et un commissaire des guerres de confiance. I1 ne pourra être, ainsi que  es trois officiers, changé que par mon ordre.

Vous luis ferez sentir l'importance de cette place, et vous lui ferez connaître que cette mission extraordinaire montre la confiance que le Gouvernement a en lui.


Paris, 18 juin 1800

AU SÉNAT CONSERVATEUR

Sénateurs, depuis deux ans, la garnison de Malte résiste aux plus grandes privations. En prêtant serment an pacte social, les soldats de la garnison de Malte ont juré de tenir jusqu'à la dernière once de pain, et de s'ensevelir sous les ruines de cette inexpugnable forteresse. Le Premier Consul croit ne pouvoir donner comme plus grande preuve de la satisfaction du peuple français et de l'intérêt qu'il prend aux braves de la garnison de Malte, qu'en vous proposant le général Vaubois, qui la commande, pour une place au Sénat conservateur.

En conséquence, et conformément aux articles ler, 15 et 16 de l'acte constitutionnel, le Premier Consul présente le général Vaubois comme candidat pour remplir une place an Sénat conservateur.


Paris, 18 juillet 1800

Au citoyen Abrial, ministre de la justice

Les Consuls ont reçu, Citoyen Ministre, le dernier travail de la commission des émigrés; ils n'en ont pas été satisfaits.

Le bureau particulier que vous aviez chargé de préparer le travail de la commission a donné l'exemple de la partialité. La commission propose à la radiation des émigrés qui naguère portaient encore les armes contre la République. Le Gouvernement est obligé de faire recommencer le travail.

Renvoyez le citoyen Lepage; il a abusé de votre confiance. Présentez, dans le courant de la décade prochaine, au Gouvernement un nouveau projet pour la formation des bureaux de la commission. N'y comprenez point ceux qui composaient le premier bureau :  ils n'ont pas la confiance  publique.

Composez votre bureau d'hommes justes, intègres et forts. Qu'ils soient bien convaincus que l'intention du Gouvernement n'est pas de fermer la porte aux réclamations des individus victimes de l'incohérence des lois sur l'émigration , mais qu'il sera inexorable pour ceux qui ont été les ennemis de la patrie.

Il vous appartient de surveiller l'exécution des lois; ne présentez à la signature du Premier Consul aucun acte qu'elles réprouvent.


Paris, 18 juillet 1800

Au citoyen Carnot, ministre de la guerre

Je vous prie, Citoyen Ministre, de faire connaître aux 6e et 24e demi-brigades légères, aux 22e, 28e, 40e, 43e et 96e de ligne, que le Gouvernement leur accorde à chacune quinze fusils d'honneur, pour la bonne conduite qu'elles out tenue à Marengo;

A la 9e légère, 44e et 59e de ligne, dix

Aux bataillon de la 10le et à la 30e, cinq.

Les chefs de corps enverrons les noms des individus qui se sont le plus distingués.

Il sera accordé vingt carabines d'honneur pour les différents escadrons de cavalerie qui ont donné à la bataille de Marengo. Les généraux de cavalerie et les chefs de corps se réuniront pour désigner les individus qui se sont le plus distingués.


 Paris, 18 juillet 1800

Au citoyen Carnot

Le Gouvernement, Citoyen Ministre, voulant donner une marque de confiance au général Morand, commandant d'armes à Paris, lui confie le commandement de la place et forteresse d'Alexandrie, la plus importante, par sa position et son étendue, de toutes les places fortes que nous avons en Italie. Il mènera avec lui un officier du génie, un officier d'artillerie et un commissaire des guerres de confiance. Ces trois individus ne pourront être déplacés d'Alexandrie que par vos ordres immédiats, ainsi que le général Morand.

Vous chargerez le général Morand de vous rendre un compte particulier des vivres de cette place, qui doit être approvisionné pour six mois

Le général Morand laissera le commandement de Paris à un des adjudants généraux de 1'État-major.


Paris,  18 juillet 1800

Au citoyen Carnot

Je vous prie, Citoyen Ministre, d'ordonner au général Mortier de compléter les compagnies de grenadiers des 12e, 45e et 64e demi brigades, et de former une compagnie d'éclaireurs forte de 100 hommes par bataillon, choisie parmi des hommes vigoureux et d'élite et commandée par des officiers distingués.

Vous donnerez le même ordre pour les 6e, 50 et 35e de ligne, et la 26e légère.

Chaque demi-brigade enverra un chef de bataillon, un adjudant major et un adjudant sous-officier pour commander ces compagnies.

Vous donnerez l'ordre pour que ces différentes compagnies soient rendues à Paris pour le 15 thermidor.

Il est nécessaire que vous teniez en réserve une certaine quantité de baïonnettes, fusils, habits, souliers, chapeaux, briquets de grenadier, etc. pour pouvoir compléter l'équipement de ces corps, et qu'au 15 thermidor ils soient en état d'entrer en campagne.


 Paris, 18 juillet 1800

Au général Bernadotte, commandant en chef l'armée de l'ouest

Je viens à l'instant même d'être instruit, Citoyen Général, que Georges se trouvait, il y a quelques jours, entre Nantes et Paimboeuf, où il a eu une conférence avec ses principaux officiers. Il les a instruits que les Anglais devaient opérer dans le Morbihan un débarquement de 20,000 hommes, et qu'il comptait sur eux pour faire lever le pays. I1 y a eu grande division encre eux, et on m'assure qu'une partie aurait déclaré qu'ils ne veulent plus se fier aux Anglais.


Paris, 18 juillet 1800

Au citoyen Forfait, ministre de la marine et des colonies

Je vous envoie, Citoyen Ministre, des instructions qui me paraissent assez bonnes. 11 sera facile de trouver en Corse une vingtaine de barques coralines. On trouvera également pour leur chargement, de l'huile, du lard et même du blé. L'expédition de ces vingt barques, escortées de deux galiotes, peut avoir un résultat satisfaisant.


Paris, 19 juillet 1800

Au citoyen Talleyrand, ministre des relations extérieures

Vous trouverez ci-joint, Citoyen Ministre, un article que je fais mettre dans le Moniteur. Vous voudrez bien faire une lettre dans ce sens au ministre des relations extérieures à Pétersbourg, et vous expédierez dans la journée un courrier à Hambourg ou à Copenhague, comme vous le jugerez convenable. Notre chargé d'affaires remettra la lettre en main propre au ministre russe, en tirera un reçu, et l'invitera à la faire passer à Petersbourg par un courrier extraordinaire.

La conclusion de votre lettre sera de demander quelle route Sa Majesté veut que ses troupes suivent.

Vous mettrez dans votre lettre que, si Sa Majesté Impériale le juge à propos, elle exigera des Anglais qu'ils restituent un pareil nombre de prisonniers français; dans le cas contraire, qu'elle voudra bien recevoir ses troupes. Comme une marque toute particulière de l'estime du Premier Consul pour les braves armées russes, et du désir qu'il a et qu'il aura toujours de faire quelque chose qu'il soit agréable Sa Majesté Impériale.

............................

Vous me renverrez cette note quand vous aurez fait votre lettre.


Paris, 20 juillet 1800

ARRÊTÉ

Les Consuls de la République arrêtent:

ARTICLE ler. -Il sera frappé une médaille pour éterniser l'entrée de l'armée française à Münich et la conquête de toute la Bavière par l'armée du Rhin.
ART. 2. - Le ministre de l'intérieur est chargé de l'exécution présent arrêté.


Paris, 20 juillet 1800

ARRÊTÉ

Les Consuls de la République arrêtent :

ARTICLE 1er. - Le sabre de Latour-d'Auvergne, premier grenadier de l'armée, sera suspendu dans le temple de Mars.
ART. 2. -Le ministre de l'intérieur est chargé de l'exécution présent arrêté.


Paris, 20 juillet 1800

ARRÊT

Les Consuls de la République, sur le rapport du ministre de la guerre, arrêtent:

ARTICLE ler. - Le ministre de la guerre est autorisé à faire payer sur-le-champ à la citoyenne Beaufranchet, mère du général Desaix, tué sur le champ de bataille à l'affaire de Marengo, le 25 prairial an VIll, la somme de 3,000 francs, à titre d'indemnité.
ART. 2. -I1 est accordé à cette citoyenne, en conformité de l'article 9 de la loi du 14 fructidor an VI, une pension viagère de 3,000 francs, à compter du jour de la mort de son fils.
ART. 3. - Le ministre de la guerre et celui des finances sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent arrêté, qui sera inséré au Bulletin des lois.


Paris, 20 juillet 1800

Au général Augereau, commandant en chef de l'armée française en Batavie

Je reçois, Citoyen Général, par vôtre frère, votre lettre du 27 messidor. 

Vous devez avoir reçu du ministre de la guerre un courrier extraordinaire, avec l'ordre de presser votre marche, parce que des négociations de paix vont s'ouvrir et qu'il est trés-intéressant que vous vous trouviez à cette époque en Allemagne, tant pour vivre sur le pays ennemi, y lever des contributions, que pour y obliger les petits princes à des paix séparées.

Je reçois à l'instant, par le télégraphe, la nouvelle que Moreau a conclu un armistice avec l'armée ennemie. Il avait été prévenu de votre mouvement; ainsi je pense que cela ne vous dérangera en rien. Je recevrai demain les conditions de l'armistice, et je vous expédierai sur-le-champ un courrier à Mayence.


Paris, 21 juillet 1800

Au citoyen Carnot, ministre de la guerre

Je reçois, Citoyen Ministre, vos rapports du 29 messidor sur l'armée du Rhin. Je crois que le général Moreau , qui se trouve sans appui de places fortes, ne peut avoir ses dépôts en Allemagne, et dés 1ors je crois nécessaire de laisser quelques divisions militaire à ses ordres, où il pourra trouver ses dépôts.

Quant à la suspension d'armes, elle est conclue; je crois qu'elle sera utile au général Moreau pour rassembler son armée. Ordonnez lui de tirer toutes les troupes de la Suisse et de concentrer prés de lui toutes les troupes du général Sainte-Suzanne. Le général  Augereau prendra ses quartiers sur le Rhin. Par ce moyen , si la cour de Vienne ne se décide pas promptement, nous aurons pris des quartiers de rafraîchissement et nous pousserons la guerre avec plus de vigueur.


Paris, 22 juillet 1800

Au citoyen Abrial, ministre de la justice

J'ai lu, Citoyen Ministre, le rapport que vous m'avez remis. La commission pour la radiation des émigrés étant dans les attributions de votre ministère, se trouve spécialement sous votre surveillance et, lorsque l'opinion publique dénonce des séductions et des intrigue vous devez les connaître et y remédier avant moi.

Moyennant la suppression du premier bureau et du citoyen Lepage l'opinion publique est satisfaite. Voyez si, parmi les membres d'autres bureaux, il y a quelques hommes qu'elle accuse de corruption et, dans ce cas, ôtez-les et présentez-moi, le plus tôt possible, d'autres individus pour les remplacer.

Mon intention est que, dans le courant de thermidor et fructidor la commission ait absolument  prononcé sur les individus qui vont se trouver sur la liste que doit présenter le ministre de la police générale.

J'espère que j'aurai lieu, avant le1er, vendémiaire, de rendre témoignage public de satisfaction à vous et à la commission. Cet objet de l'émigration mérite toute votre sollicitude; c'est une des grandes plaies de la République; il faut nous en guérir le plus possible.


Paris, 22 juillet 1800

Au citoyen Talleyrand, ministre des relations extérieures

Je vous prie, Citoyen Ministre, d'expédier un courrier extraordinaire au citoyen Alquier. Vous lui donnerez les pouvoirs nécessaires de conclure un traité avec la cour d'Espagne, par lequel elle nous céderait la Louisiane pour un agrandissement équivalent du duc de Parme en Italie.


Paris, 22 juillet 1800

A la commission extraordinaire du Gouvernement de la République Ligurienne

Je reçois, Citoyens, votre lettre du 7 juillet; je l'ai lue avec l'intérêt que je porte à votre nation.

Le peuple français n'oubliera jamais les preuves d'attachement qu'il a reçues du peuple de Gênes.

Faites-lui connaître qu'il peut compter sur sa protection spéciale. Votre ministre à Paris, le citoyen Boccardi, qui est un homme distingué et que j'estime,  vous fera part de tout ce que je lui ai dit sur votre sort futur.

Mais ce que je ne puis m'empêcher de vous rapporter encore, c'est d'engager vos concitoyens à sacrifier leurs haines à l'intérêt de la patrie. Vous venez de traverser une époque bien malheureuse. Un des effets du malheur chez les hommes est d'aigrir, d'exciter les méfiances et toutes les passions qui enfantent la discorde, la plus ,grande de tontes les calamités publiques.

J'ai employé avec plaisir mon influence à remettre à la tête du Gouvernement les hommes auxquels votre peuple témoigna tant de confiance après la convention de Montebello.

Qu'à cette époque le spectacle qu'offrait votre république, et spécialement la capitale, était intéressant ! Les charmes de l'égalité s'unissaient à l'amour de la religion et à l'accord de tous les citoyens.

Votre tranquillité était sans nuage, parce qu'elle était fondée sur l'impuissance des factions; et ne sont-ce pas elles qui ont toujours perdu les républiques d'Italie? Ne sont-ce pas les factions qui détruisirent la liberté à Florence, à Pise, et dans ces célèbres républiques lombardes ?

Qu'il n'y ait dans la Ligurie ni Guelfes ni Gibelins. Soyez tous bons Génois.

Que j'apprenne bientôt que ces beaux jours renaissent pour vous, que tontes les factions se sont confondues dans l'intérêt de la nation. Par là vous serez dignes de vos ancêtres, et vous retrouverez cette prospérité qui a rendit, le nom génois célèbre dans l'histoire de l'Europe.

Vivez sans aucune inquiétude sur votre liberté et votre indépendance , et remettez votre confiance tout entière dans la protection du grand peuple dont je suis l'organe.


 Paris, 22 juillet 1800

Au général Masséna, commandant en chef l'armée d'Italie

J'ai reçu , Citoyen Général, vos différentes lettres des 24, 25, 26 et 27. La contribution de Milan, celle que vous avez imposée à Lucques, celle extraordinaire que vous avez imposée en Piémont, le million en or que mon aide de camp Savary vous a conduit doivent vous mettre à même de subvenir aux besoins de votre armée.

I1 est nécessaire de faire des exemples. Le premier village du Piémont qui s'insurgera, faites-le livrer au pillage et brûler.

Il part aujourd'hui 50,000 francs en traites sur Livourne.


Paris, 23 juillet 1800

ARRÊTÉ

Les Consuls de la République, sur le rapport qui leur a été fait par le ministre de la marine et des colonies de la détresse à laquelle se trouve réduite la citoyenne Bou, veuve du capitaine de vaisseau Huc, considérant que les services et la mort de son mari, qui a péri à la suite da combat du vaisseau le Ca-Ira qu'il  commandait,  le rendent susceptible de la bienfaisance da Gouvernement, arrêtent qu'il lui sera payé la somme de 1,000 francs, à titre de secours extraordinaire; que cette somme sera prise sur les fonds affectés aux dépenses de la marine, et que le ministre de ce département sera chargé de l'exécution du présent arrêté.


Paris, 24 juillet 1800

Au citoyen Carnot, ministre de la guerre

Je désirerais, Citoyen ministre, que vous envoyassiez des courriers généraux Masséna, Moreau, Brune et Augereau, pour leur faire connaître qu'ils ne doivent pas s'endormir dans leurs préparatifs, par la suspension d'armes et par la mission que l'on suppose à M. de Saint-Julien. Qu'ils prennent toutes les mesures pour pouvoir entrer en campagne au premier ordre qu'ils en recevront.

Ordonnez au général Moreau de concentrer tontes ses forces sur le Danube; 
au général Augereau, de prendre position de manière à remplacer le général Sainte-Suzanne;
au général Brune, d'occuper la Suisse et le pays des Grisons. Par là il se trouverait opposé aux troupes que l'ennemi a dans le Tyrol, et dans la partie des Grisons qu'il occupe, et le général Moreau pourra retirer vers lui toutes les troupes qu'il a dans la Suisse ou dans cette partie des Grisons.

Assurez le général Moreau de la confiance du Gouvernement dans ses talents, et que le jour où les hostilités commenceraient, l'armée da général Augereau et celle du général Brune agiraient sous sa direction.

Faites connaître an général Masséna que Brune, qui se porte en Suisse, occupera les Grisons et pourra alternativement porter assistance à lui et au général Moreau.


Paris, 24 juillet 1800

Au général brune, commandant en chef l'armée de réserve

Je crois, Citoyen Général, qu'il n'y a pas de difficulté pour l'armée en Suisse; elle sera, jusqu'à concurrence de 10,000 hommes, nourrie par la Suisse.

Faites passer à votre avant-garde, afin de les éloigner le plus possible de France, les bataillons organisés dans la 14e division où il y aurait des chouans. I1 vaut mieux tenir ces gens-là en Suisse qu'en France.


Paris, 24 juillet 1800

Au général Suchet, lieutenant du général en chef de l'armée d'Italie

Je reçois, Citoyen Général, votre lettre du 23 messidor. Je suis fort aise que le général Masséna vous ait donné son centre à commander.

Le général Masséna m'a rendu de vos opérations le meilleur témoignage. J'ai vu avec plaisir les différents avantages que vous avez remportés, et je vois par votre lettre que vous êtes jaloux de gloire;  c'est le moyen de faire de grandes choses.

Comptez sur mon estime et mon amitié.


  Paris, 24 juillet Iß00

Au général Jourdan (il est nommé le même jour ministre extraordinaire de la République au Piémont)

Le Gouvernement croit devoir donner une marque de distinction au vainqueur de Fleurus. I1 sait qu'il n'a pas tenu à lui qu'il ne se trouvât dans les rangs des vainqueurs de Marengo et de Hochstaedt.  Les Consuls ne doutent pas, Citoyen Général, que vous ne portiez dans la mission qu'ils vous confient cet esprit conciliateur et modéré qui seul peut rendre la nation française aimable à ses voisins.


  Paris, 24 juillet 1800

Au général Delmas (Antoine Guillaume de la Coste, dit Delmas, 1766-1813. L'histoire retient son irréligiosité, qui lui valu une longue disgrâce, de 1802 à 1813. Meurt de ses blessures reçues à Leipzig).

Je suis fâché, Citoyen général, de ne pas m'être trouvé chez lorsque vous y êtes passé; vous êtes du nombre des hommes j'aime et que j'ai toujours le temps de voir. Quand vous aurez passé quelques jours à Luxeuil, faites-moi connaître, par un petit billet si vous êtes disponible, sinon pour la guerre, du moins pour un voyage, afin que, selon les circonstances, j'utilise vos talents.


  Paris, 24 juillet 1800

Au citoyen Carnot, ministre de la guerre

Les Consuls sont instruits, Citoyen Ministre, que le citoyen Foissac-Latour est de retour d'Autriche, et déshonore, en le portant, l'habit de soldat français. Faites-lui connaître qu'il a cessé d'être au service de la République le jour où il a lâchement rendu la place de Mantoue, et défendez-lui expressément de porter aucun habit uniforme. Sa conduite à Mantoue est plus encore du ressort de l'opinion que des tribunaux; d'ailleurs, l'intention du Gouvernement est de ne plus entendre parler de ce siége honteux, qui sera longtemps une tache pour nos armes.

Le citoyen Foissac-Latour trouvera dans le mépris public la plus grande punition que l'on puisse infliger à un français.


   Paris, 24 juillet 1800

Au citoyen Forfait, ministre de la marine et des colonies

Les Consuls n'ont pu voir qu'avec peine, Citoyen Ministre, que plusieurs vaisseaux de l'escadre de Brest ont été désarmés, et que, dans un moment où, plus que jamais, il était essentiel de compléter l'organisation de notre escadre, on s'est laissé décourager par les premières difficultés qui se sont présentées.

C'est dans le moment où la guerre continentale absorbait les principales ressources de la nation et la principale attention du Gouvernement, que le ministre de la marine, les amiraux, les ordonnateurs devaient redoubler de courage et surmonter tous les obstacles.

Faites rechercher la conduite des ordonnateurs ou des officiers qui ont ordonné le désarmement des quatre vaisseaux qui ont quitté la rade et sont entrés dans le port, et de ceux qui auraient autorisé le congédiement des matelots. Ces opérations n'ont pas pu être légitimes sans un ordre spécial du Gouvernement.

Prenez des mesures pour qu'à la fois, sur toutes nos côtes, on lève des gens de mer; que, pendant le même temps, l'on arme nos vaisseaux, et qu'on les approvisionne de tout ce qui peut être nécessaire à leur navigation. Le peuple français veut une marine, il le veut fortement; il fera tous les sacrifices nécessaires pour que sa volonté soit remplie.

 Portez un coup d'œil juste, mais sévère, sur vos bureaux et sur les différentes branches de l'administration; il faut enfin que les dilapidations finissent. Renvoyez ceux des individus qui, dés longtemps, ne sont que trop désignés par l'opinion publique pour avoir participé à  des marché frauduleux; puisque la loi ne peut pas les atteindre, mettons-les au moins dans l'impuissance de nous nuire davantage.

Dans le courant de fructidor, si les circonstances le permettent le Premier Consul ira visiter l'escadre de Brest. Faites qu'il n'ait alors que des éloges à adresser au ministre et aux principaux agents Gouvernement. Les Consuls feront connaître an peuple français les officiers, les administrateurs qui l'auront servi avec zèle, et désigneront à l'opinion publique ceux qui, par une coupable apathie, n'auront point été dignes de lui.

Des récompenses seront décernées au vaisseau qui sera le mieux tenu et dont l'équipage sera le plus discipliné.

Ordonnez au général commandant l'escadre de Brest, ainsi qu'à tous les généraux et capitaines de vaisseaux, de rester constamment à leur bord, de coucher dans leur bâtiment, et d'exercer les équipages avec une nouvelle activité; établissez, par un règlement des prix pour les jeunes matelots qui montreront le plus d'activité pour les canonniers qui se distingueraient dans le tir. I1 ne doit pas se passer une seule journée sans que l'on ait, sur chaque vaisseau fait l'exercice du canon à boulet, en tirant alternativement sur des buttes que l'on établirait sur la côte et sur des carcasses qui seraient placées dans la rade.


Paris, 24 juillet 1800

Au citoyen Forfait

Le Premier Consul désire, Citoyen Ministre, que vous lui remettiez désormais, chaque décade, un état de situation des forces de mer de la République, bâtiment par bâtiment, et des mouvements de troupes, demi-brigade par demi-brigade, bataillon par bataillon. L'état de situation des vaisseaux contiendra, vaisseau par vaisseau la situation des vivres de l'équipage et de la solde, avec l'indication du nom des capitaines, et, de plus, l'état des troupes embarquées sur chaque vaisseau, indicatif de leur nombre et de leur espèce


  Paris, 24 juillet 1800

Au citoyen Forfait

Le Gouvernement avait ordonné, Citoyen Ministre, que les frégates sortant da bassin de Dunkerque se rendissent à Flessingue, où elles devaient achever leur armement.

I1 n'en a rien été, et toutes les frégates sont restées dans la rade de Dunkerque, et l'on n'a pris aucune mesure pour la sûreté de ces bâtiments, et surtout pour les mettre à l'abri des brûlots. Cependant il y avait dans le port des chaloupes canonnières et d'autres petits navires armés, qu'un peu plus de surveillance et de zèle aurait pu faire mettre en rade.

I1 est revenu au Gouvernement que de misérables rivalités entre l'ordonnateur, le commandant des armes et le commandant de la rade, out été cause d'une négligence aussi préjudiciable.

Le Gouvernement sait combien de fois ces rivalités out été, dans la marine, funestes au service.

Vous voudrez bien donner sur-le-champ les ordres pour faire arrêter à Dunkerque le chef de l'administration , l'officier commandant le port, la général commandant la rade, le capitaine de la Désirée et tous les officiers et contremaîtres qui étaient de quart lorsque cette frégate a été surprise par l'ennemi. Vous ferez conduire ces officiers à Paris, où ils seront jugés. Vous prendrez des mesures pour que le service ne souffre point de leur absence.

(Le 7 juillet, les anglais lancent des brûlots sur les vaisseaux de la division navale du capitaine de vaisseau Castagnier, mouillés dans la rade de Dunkerque, en attente de départ pour Flessingue, et enlève la frégate La Désirée)


 Paris, 24 juillet 1800

Au citoyen Fleurieu, conseiller d'État (Charles Pierre Claret, comte de Fleurieu, 1738-1810, capitaine de vaisseau, sénateur. Il avait été ministre de la marine d'octobre 1790 à mai 1791)

Le Premier Consul me charge, Citoyen, de vous inviter à lui présenter promptement un projet de règlement sur la jurisprudence navale.

( Par ordre da Premier Consul)


Paris, 24 juillet 1800

DÉCISION
Rapport du ministre de l'intérieur sur la conduite du citoyen Jerphanion (Gabriel Joseph de Jerphanion, 1758-1832), préfet de la Loire à l'égard des ministres du culte catholique auxquels il a adressé une circulaire.

 Le ministre de l'intérieur fera connaître au préfet l'inconvénient  de toutes ces circulaires et de se mêler de toutes ces discussions religieuses.


Paris, 25 juillet 1800

DÉCISION

Le citoyen Ripault, bibliothécaire particulier du Premier Consul, mande qu'il a visité deux grands dépôts de livres, de 400, 000 volumes chacun, et qu'il ne pense pas pouvoir en tirer plus de 100 volumes qui soient convenables. Il demande que la bibliothèque de l'émigré Monaco soit mise à sa disposition.

Renvoyé au ministre de l'intérieur, que j'invite à s'informer de ce qu'est devenue la bibliothèque du Directoire, et à mettre à la disposition du citoyen Ripault tous ces livres, afin qu'il m'en remette un catalogue et que je choisisse  ceux qui seront à mon usage.


Paris, 26 juillet 1800

Au citoyen Lefaucheux, préfet du département de la Vendée

On m'a rendu compte, Citoyen Préfet, de la bonne conduite qu'ont tenue les habitants des communes de Noirmoutier, la Cronière, Barbâtre, Beauvoir, dans les différentes descentes qu'ont tentées les anglais. On ne m'a pas laissé ignorer que c'étaient ceux-là mêmes que la guerre civile avait le plus égarés qui ont montré le plus de rage et d'attachement au Gouvernement.

Faites choisir douze des habitants qui se sont le mieux conduits dans ces affaires, et envoyez-les à Paris accompagnés de l'officier gendarmerie qui les a conduits. Je veux voir ces braves et bons Français; je veux que le peuple de la capitale les voie, et je veux qu'ils rapportent à leur retour les témoignages de la satisfaction du peuple français. Si , parmi ceux qui se sont distingués, il y a des prêtres, envoyez-les de préférence; car j'estime et j'aime les prêtres qui sont bons Français et qui savent défendre la patrie contre ces éternels ennemis du nom français, ces méchants hérétiques d'Anglais.


Paris, 26 juillet 1800

Au citoyen Roederer, président de la section de l'intérieur au Conseil d'État

Le Premier Consul est informé, Citoyen, que, dans plusieurs villes de département, il s'élève, entre le préfet et les agents militaires, des difficultés relatives à la jouissance d'une loge dans les salles de spectacle. I1 parait convenable, pour prévenir des difficultés aussi peu décentes, de faire connaître que les agents civils et militaires n'ont aucun droit à la prérogative qu'ils se disputent. Le Premier Consul désire que, si la rédaction, de quelque règlement vous offre l'occasion d'établir cette disposition, la section veuille bien la saisir. I1 ne juge pas que cet objet puisse faire matière d'un règlement particulier. Ci-joint une lettre relative au débat qui existe à cet égard entre le commandant de la 6e division militaire et le préfet de Besançon.


  Paris, 26 juillet 1800

Au citoyen Talleyrand, ministre des relations extérieurs

Le Ministre des relations extérieures fera sentir au citoyen Schimmelpenninck que je ne pourrai jamais rien faire pour la ville d'Amsterdam et pour son commerce, si l'on n'efface l'affront que je crois personnellement avoir reçu de la part des négociants d'Amsterdam, et que, pour l'intérêt de la République batave comme pour l'honneur de la République française, il faudrait que l'emprunt qui est toujours ouvert se remplit promptement, an moins jusqu'à concurrence de six millions; que cet acte des négociants d'Amsterdam peut seul me porter à faire beaucoup de choses pour eux.

Le citoyen Talleyrand sent qu'il faut que rien de tout cela ne soit dit officiellement, mais très-confidentiellement.


 Paris, 26 juillet 1800

Au citoyen Talleyrand

Je vous prie, Citoyen Ministre, de me faire un projet de note que vous enverrez à Beurnonville pour répondre à M. Haugwitz. On y lirait que le Premier Consul a été extrêmement sensible aux sentiments particuliers qu'a pour la République française S. M. le roi de Prusse; que, dès la mission de l'aide de camp Duroc, il avait désiré resserrer les liens qui unissaient déjà les deux puissances, et faire intervenir Sa Majesté dans les affaires de l'Europe d'une manière digne de l'héritier de Frédérique II; mais que le ministre de Prusse avait, dans toutes ses démarches, paru s'éloigner de ce système, et avait saisi tous les incidents pour en retarder l'effet et le rendre nul; que même, dans plusieurs circonstances, la chancellerie de Prusse avait paru s'éloigner de l'esprit du traité de Bâle, et peu disposée à a cession de la rive gauche da Rhin qui lui est assurée depuis longtemps; que, quoique le Premier Consul se fût aperçu, dès le commencement de cet éloignement de la chancellerie de Prusse pour tout ce qui pouvait conduire à l'exécution du système que l'on annonçait, avait cependant continué à mettre sa confiance dans Sa Majesté, qui avait bien voulu consentir à se charger de rétablir la paix entre la République et la Russie; que, dans la note que M. Haugwitz a remise au soussigné, il est dit que Sa Majesté n'a pas d'allié plus sincère que l'empereur de Russie; que le Premier Consul désirerait connaître s'il peut conclure la paix et où en sont les bons offices de S.M. le roi de Prusse envers l'empereur de Russie, et l'intention Sa Majesté pour la rive gauche du Rhin.


Paris, 26 juillet 1800

Au citoyen Talleyrand, ministre des relations extérieures

Vous donnerez l'ordre, Citoyen Ministre, au citoyen Bourgoing par un courrier extraordinaire de se rendre au Danemark; le citoyen Freville se rendra à Altona comme charge d'affaires.

Lettres à Talleyrand


Paris, 26 juillet 1800

Au citoyen Lacuée, conseiller d'État

Le Premier Consul désire que vous vous occupiez de la rédaction d'un projet de règlement sur les étapes. I1 pense que ce service pourrait être fait dans une forme très-différente de celle qui existe, et qu'il serait possible de le combiner de manière à donner au soldat la  viande en argent, en distribuant du pain pour quatre jours. Vous avez été témoin de la discussion que le Premier Consul a provoqué il y a plusieurs mois, sur ce sujet, au conseil d'administration de la guerre.


Paris, 27 juillet 1800

Au citoyen Fouché, ministre de la police générale

Vous écrivez, Citoyen Ministre, à la régie des salines, que j'ai instruit qu'elle avait dé1ivré des passe-ports à des émigrés, sous prétexte de voyager en France pour cet objet. Je vous prie de vous faire donner la liste de tous les passe-ports que cette régie a délivrer depuis trois mois, et spécialement de ceux qu'elle a envoyés à Francfort pour favoriser la rentrée des émigrés.


 Paris, 27 juillet 1800

Au citoyen Talleyrand, ministre des relations extérieures

Je suis instruit, Citoyen Ministre, que la Prusse fait des démarches en Batavie pour les Orangistes. Vous sentez combien il nous importe de nous opposer à l'influence de cette maison. Veillez donc en conférer demain avec le citoyen Schimmelpenninck, et me faire part des instructions que vous croirez devoir donner, à cet effet, au citoyen Semonville.


 Paris, 27 juillet 1800

Au citoyen Talleyrand

Le nommé Morellet, consul danois à Gênes, est un ennemi si enragé de la nation, que je désire qu'il soit chassé de Gênes, et que vous écriviez au ministre Dejean qu'il se concerte avec le Gouvernement et qu'on lui donne l'ordre de se rendre à Oneille, où il attendra les ordres de son Gouvernement. Cet ordre rigoureux portera qu'il est soupçonné d'avoir servi d'espion aux Autrichiens et d'avoir vendu des passe-ports danois à des gens suspects.


Paris, 28 juillet 1800

Au citoyen Talleyrand

Mon intention, Citoyen Ministre, est que le général Berthier se rende en Espagne sans aucun titre diplomatique apparent. I1 sera porteur d'une lettre de vous à M. Urquijo, et de moi au roi d'Espagne, pour le lui recommander.

1°. Il aura, avec le litre de plénipotentiaire, les pouvoirs nécessaires pour conclure et signer toutes les conventions qu'il pourrait plaire à S. M. le roi d'Espagne de faire pour le duc de Parme, et pour mettre en notre pouvoir la Louisiane et dix vaisseaux de guerre. 
2° I1 sera chargé d'exciter, par tous les moyens possibles, l'Espagne à la guerre contre le Portugal, en faisant sentir que nous ne pourrons  jamais prendre Mahon, et qu'il est indispensable, dans un moment où la, guerre continentale va finir, et où probablement on ne tardera pas à entrer en négociations pour la paix générale, d'avoir en mains le plus d'équivalents possible.
3° I1 serait chargé, comme voyageur, de visiter les principaux ports militaires de l'Espagne, afin de voir quelles ressources cette puissance peut nous offrir pour la guerre maritime;
4° De prendre, à Barcelone ou dans tout autre port de la Méditerranée, des mesures pour faire passer à Malte, le plus promptement possible, des bâtiments à rames avec les objets dont vous avez déjà envoyé la note an citoyen Alquier; indépendamment de cela, il fera passer des marchés pour faire partir, au commencement de l'équinoxe, 10,000 quintaux de blé et une quantité proportionnelle d'autres objets pour Malte.


Paris, 28 juillet 1800

Au citoyen Talleyrand

Je suis instruit, Citoyen Ministre, que, pour célébrer le 14 juillet, le citoyen Alquier n'a invité que les ministres des républiques. Vous lui ferez connaître que je n'approuve point cette conduite, et que j'aurais désiré qu'il invitât tout le corps diplomatique, sauf à ne rien dire et à ne rien faire qui pût le choquer. Les fêtes du 14 juillet et du 1er vendémiaire sont des fêtes nationales à peu prés pareilles à celles que l'on à coutume de faire dans les cours pour l'anniversaire de la naissance d'un prince.


Paris, 28 juillet 1800

Au citoyen Talleyrand, ministre des Relations extérieures

Je vous prie, Citoyen Ministre, de me faire connaître quand vous me présenterez le travail pour l'exemption du Règlement sur les Relations extérieures

Lettres à Talleyrand


Paris, 28 juillet 1800

Au citoyen Talleyrand, ministre des Relations extérieures

Je vous prie, Citoyen Ministre, de me faire connaître ce que c'est que le nommé Bertholini, évêque de Luçon.

Lettres à Talleyrand


Paris, 28 juillet 1800

DÉCISION

 

Le citoyen Boinod, inspecteur aux revues, demande, par sa lettre du 26 messidor, qu'on régularise le service des réquisitions, et se plaint des commissaires des guerres et des commandants de place Renvoyé au ministre de la guerre pour écrire, sur tous ces objets, sévèrement à l'ordonnateur en chef, et lui donner des ordres pour qu'il régularise le service et faire cesser le système des réquisitions.

Paris, 28 juillet 1800

Au citoyen Rapp, aide de camp du Premier Consul

Vous voudrez bien, Citoyen, vous rendre an Mans et de là aux Sables, pour prendre des renseignements sur les menaces qui se trament dans ce pays. Différents rapports m'annoncent que les chouans recommencent leurs brigandages.

Vous converserez avec les généraux, les préfets, sous-préfets; vous prendrez des notes sur les forces militaires et sur les principaux officiers qui y commandent; enfin, sur tout ce qui peut m'éclairer sur la situation militaire et politique de ce pays.

Vous reviendrez en toute diligence.


Paris, 29 juillet 1800

A Sa Majesté l'Empereur et Roi. (cette lettre ne fut pas expédiée)

J'ai reçu la lettre que Votre Majesté m'a fait remettre par M. le comte de Saint-Julien.  Les préliminaires de paix qu'il porte seront, j'espère, suivis promptement du traité définitif.

Nos deux nations, les plus puissantes du continent, sont également fatiguées de la guerre. Leur vœu les portera, je l'espère, à se reposer longtemps dans les douceurs de la paix.

I1 ne dépendra jamais de moi que toutes les difficultés ne soient promptement aplanies; tout ce qui est raisonnable, promptement exécuté, et tous les nuages qui pourraient s'élever par la suite, promptement dissipés.

Par la mesure que Votre Majesté a prise d'envoyer M. le comte de Saint-Julien à Paris, les préliminaires se trouvent signés avant qu'on se doute en Europe que nous sommes en pourparlers, et Votre Majesté continuera de penser qu'il serait avantageux quo la paix définitive se trouvât signée avant quo l'on sût en Europe que nous avons négocié.

La politique des États qui n'éprouvent pas les horreurs de la guerre, doit être de voir s'affaiblir par elle deux États aussi formidables que la France et l'Autriche.

Les questions de la paix ne sont plus nouvelles comme elles étaient lors des négociations de Campo-Formio. En moins de jours que l'on n'a fait les préliminaires, on peut aujourd'hui rédiger le traité définitif; ce qui épargnerait beaucoup de sollicitudes et beaucoup d'argent à l'un et à l'autre.

Quant à l'Angleterre, avec laquelle les circonstances de la guerre avaient engagé Votre Majesté à former des liaisons, la paix une fois faite avec Votre Majesté, la France désire la faire aussi avec l'Angleterre. Votre Majesté peut, de cette déclaration, faire auprès de l'Angleterre l'usage, qu'elle jugera convenable.

Le citoyen Duroc, mon aide de camp, qui remettra cette lettre à Votre Majesté, lui fera connaître de vive voix l'estime et la considération toute particulière que j'ai pour elle.


Paris, 30 juillet 1800

A M. Charles-Frédéric, Margrave de Baden

J'ai reçu votre lettre, Monsieur Charles-Frédéric, margrave Baden. J'ai été sensible aux choses honnêtes qu'elles contient. Pendant le peu de temps que j'ai été à Rastadt, j'ai eu lieu de concevoir de l'estime pour votre personne et pour vos ministres.

Vous pouvez compter sur la bonne amitié de la République française et sur le désir de son gouvernement de vous être utile.


Paris, 30 juillet 1800

Au citoyen Talleyrand, ministre des relations extérieures

Il est nécessaire, Citoyen Ministre, que vous fassiez circulaire aux ministres prés les cours étrangères, et notamment aux citoyens Beurnonville et Alquier, pour qu'ils n'accordent point de passe-ports aux émigrés.


 Paris, 30 juillet 1800

Au citoyen Talleyrand

Faites connaître, Citoyen Ministre, en toute diligence, au chargé d'affaires à Hambourg, que, dès l'instant que les auteurs du  journal le Censeur seront arrêtés et qu'il en aura reçu la notification officielle, il déclare que le Gouvernement français demande qu'ils soient jugés selon les lois du pays, en faisant sentir que cette conduite est bien opposée à celle des Anglais.


Paris, 30 juillet 1800

Au citoyen Lacuée, conseiller d'État

Le Premier Consul désire, Citoyen, que vous présentiez demain votre avis sur la proposition de faire entrer dans le crédit du ministre de la guerre les fonds provenant des contributions imposées en Allemagne et en Italie. Par une conséquence naturelle de cette disposition, toutes les dépenses faites ou à faire sur ces produits devraient être ordonnancées par le ministre de la guerre



1er jui
llet – 15 juillet