Consulat
Premier Empire

La mort de Lannes
rapportée par le général Savary, duc de Rovigo

Le général comte Marbot
Le général Pezet-Clozeau

Le chirurgien Dominique Larrey
Constant
Cadet de Gassicourt

 

"Le maréchal Lannes avait rejoint la position qu'il avait quittée le matin même pour attaquer l'ennemi, usant toutes ses ressources pour la défendre, et était descendu de cheval, en raison de la proximité des batteries ennemies, qui rendait plus hasardeux le fait d'être à cheval. La cavalerie avait déjà retraversé la rivière et se trouvait dans l'île de Lobau. L'Empereur lui-même avait quitté le champ de bataille, ayant donné ses derniers ordres pour repasser les ponts; il était occupé à diriger des pièces d'artillerie de la Lobau, de manière à protéger la retraite de nos colonnes, lorsqu'il reçut le message que le maréchal Lannes venait d'avoir les jambes enlevées par un boulet. La nouvelle l'affecta jusqu'aux larmes; et, alors qu'il écoutait les détails de ce triste évènement, il aperçu une civière que l'on amenait du champ de bataille, sur laquelle reposait le maréchal Lannes. Il ordonna de la transporter dans un endroit éloigné, où ils pourraient être seuls et ne pas être dérangés. Le visage plein de larmes, il s'approcha et embrassa son ami mourant. Épuisé par la perte de son sang, le maréchal Lannes lui dit "Adieu, Sire: épargnez une vie si chère à tout le monde, et ayez une pensée pour la mémoire de l'un de vos meilleurs amis, qui ne sera plus de ce monde dans deux heures". Cette scène particulièrement impressionnante ému fortement l'Empereur. Le général Saint-Hilaire, avait été peu avant ramené, blessé au pied par un boulet; il mourut la nuit suivante. La perte du maréchal Lannes fut ressentie par toute l'armée, et s'ajoutait aux désastres de la journée."

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