Consulat
Premier Empire

5 Juillet 1809


Napoléon a parfaitement préparé cette opération. Profitant de la protection offerte par l’important rideau d’arbre, les français se sont approchés du bras du Danube à franchir: Masséna (dans une calèche) est à hauteur de Groß-Enzersdorf, Davout en face de ce qui est aujourd’hui la Uferhaus, Oudinot un peu plus bas, presqu’à l’endroit où le Stadlauer Arm rejoint le Danube. Un premier détachement de 2500 grenadiers, sous le commandement du colonel Sainte-Croix, passe dans le Marchfeld, sur les barques préparées à cet effet.

Marbot: "L’Empereur dit à Masséna : Comme cette première colonne sera très exposée…..il faut la composer de nos meilleurs troupes et choisir pour la commander un colonel brave et intelligent. Mais Sire, cela me revient ! s’écria Sainte-Croix. Pourquoi donc ? répondit l’Empereur Pourquoi ? reprit le colonel, mais parce que de tous les officiers qui sont dans l’île, c’est moi qui depuis des semaines ai supporté le plus de fatigues, étant constamment sur pied jour et nuit pour faire exécuter vos ordres, et je demande que votre Majesté veuille bien m’accorder comme récompense le commandement des deux mille cinq cents grenadiers qui doivent aborder les premiers sur la rive ennemie ! Eh bien, tu l’auras ! répliqua Napoléon."

Dans son élan, Sainte-Croix s'empare de Groß-Enzersdorf. Une cinquenelle est installée, qui permet immédiatement aux nombreux bacs de transporter la division Tharreau. Puis l’ensemble du corps d’Oudinot (qui a remplacé Lannes à la tête du IIe corps) prend pied dans le Marchfeld. À 11 heures, Masséna (IVe corps d’armée), passe le bras du fleuve à hauteur de la Uferhaus, et s’oriente vers Groß-Enzersdorf: c’est la gauche de l’armée française. Davout, à la tête du IIIe corps, porte son effort à hauteur de Wittau.

Von Ense : "En toute hâte, six ponts sont jetés, pour lesquels tous les moyens avaient été tenus prêts. Ce sont les fantassins du maréchal Masséna , puis sa cavalerie et son artillerie qui passèrent les premiers sur la rive gauche, puis, plus bas, les troupes de Davout et celles d'Oudinot. Silencieuses et en ordre elles occupaient les positions qui leur avaient été assignées. A trois heures du matin, plus de 40000 hommes sont à Mühlheiten, le reste des troupes se pressant derrière. Ce n'est que vers midi que les derniers arrivent, alors que les plus avancés sont déjà engagés dans  les combats à l'avant."

A quatre heures du matin, le 5 juillet, l’orage s’était dissipé et le soleil avait fait son apparition.

Marbot: "A la plus horrible des nuits avait succédé la plus belle journée"

Dans la plaine du Marchfeld, les troupes de Napoléon se déploient, dans un ordre parfait, en grande tenue de parade (comme le raconte Marbot).

Bertrand: "Le 5 juillet, au petit jour, nous passons les ponts. Les Autrichiens, après une vigoureuse résistance sont culbutés et reculent"

Tascher: "A sept heures du matin nous mettons le pied de l'autre coté. Trois heures après nous arrivons à portée de canon de l'ennemi. Nous sommes placés à l'aile droite"

Cette droite, c'est Oudinot qui la commande et avance dans la plaine, après avoir réglé le problème du Sachsengang. A gauche, à Groß-Enzersdorf, les combats font encore rage, mais Masséna est près d’en finir. Entre les deux, le corps de Davout tout entier. La garde est sur le point de passer dans le Marchfeld à son tour, suivie des Saxons de Bernadotte, puis, un peu plus tard, de l’armée d’Italie conduite par le prince Eugène.

Devant eux, les autrichiens reculent, essayant de défendre vainement les positions qu'ils occupent, notamment à Raasdorf. Le général Nordmann, commandant l'avant garde autrichienne, est tué au cours de ces combats (d'origine alsacienne, colonel des housards de Bercheny, il avait émigré en 1793, en même temps que Dumouriez, et s'était mis au service de l'Autriche).

Les français occupent bientôt Essling, Aspern, Breitenlee, Raasdorf, Süssenbrunn.

L’opération de passage du Danube a parfaitement réussi.