Consulat
Premier Empire

Essling

Essling doit sans doute son nom à une famille portant le nom d’Eslarn, dont les biens passèrent, dans la première moitié du 15e siècle dans d’autres mains. En 1579, l’endroit devient la propriété du baron Georg von Teufel, puis, après des transferts successifs, celle de l’empereur François Ier (1760). En 1797, Essling est incorporé au domaine familial impérial.

En 1809, Essling est composé, de 55 maisons, habitées par environ 280 personnes, qui ont, pour la plupart, fuit avant le début des combats.

Dans la partie nord se trouve un énorme bâtiment, que l’on appellerait aujourd’hui grenier d’abondance (1) (et connue aussi comme la "Grange d’Essling" ), et utilisé essentiellement pour conserver les grains destinés aux semailles, ainsi qu’au stockage, pour les besoins du village, de différentes denrées ou marchandises périssables.

Le grenier d'abondance - Photo: R. OuvrardCe bâtiment haut de trois étages en pierre, revêtu d'un toit de tuile et mesurant environ 20m x 45m, avait des murs de près d'un mètre d'épaisseur, percés de 38 fenêtres. Le poutrage était alors en partie fait d'une seule pièce, et avait par endroits un diamètre de plus d'un demi-mètre. On pouvait placer dans ce bâtiment environs 300 défenseurs, et chaque fenêtre accommodait deux tireurs. Il était également possible de faire feu par les fenêtres du toit. Sur les portes en fer on distingue encore des trous de boulets et des traces de mitraille.

L'ensemble très massif fait comprendre pourquoi ce bâtiment devint une véritable forteresse, que les autrichiens ne parvinrent pas à occuper, malgré de nombreuses et violentes attaques.

A l’ouest du village, un remblai de terrain, restes d’un barrage de protection contre les inondations, est bordée d’une allée. Le long de la grange, se trouvent les jardins seigneuriaux, s’étendant loin dans les champs, et qui sont entourés d’un mur. C’est dans cette partie également que se trouve la métairie impériale, dont l’entrée donne sur la seule route quittant le village vers l’ouest. Elle est également entourée d’un mur.

La partie est est légèrement en contre-bas, et ne possède pas de bâtiments importants.

Le sol autour de la partie nord est parcouru de petits fossés qui vont jusqu’au cimetière et s’étirent ensuite vers Groß-Enzersdorf.

Enfin, la partie sud est constituée d’une grande clairière, avec fossés et arbres, et traversée par le milieu par une grande allée.

Du village de 1809, il ne reste que peu de chose, d'autant qu'Essling (continuer la Erzherzog-Carl Strasse après Aspern), est également intégré (depuis 1938) au XXIIème arrondissement de Vienne (Leopoldau).

L'église d'Essling aujourd'hui - Photo: R. OuvrardToutefois, la rue principale emprunte le même tracé qu'autrefois. Le souvenir des combats est surtout vivaces au grenier d'abondance. Point central de la défense française, la Grange se trouve dans la Simongasse, une petite rue parallèle à la Eßlinger Hauptstrasse (la rue principale). Rénovée récemment, elle abrite aussi un petit musée (ouvert le dimanche matin seulement) présentant, notamment, un diorama de la bataille. Le bâtiment lui-même est toujours imposant.  L'église, quant à elle, fût détruite pendant la bataille et reconstruite plus tard.

99, Schlachthammergasse - Photo: R. OuvrardOn s'accorde à situer l'endroit où le maréchal Lannes fût mortellement blessé, au 99 de la Schlachthammergasse (3), à l'angle de la Langergarten gasse (mais il n'y a pas de plaque pour l'indiquer)