Joseph Nikolaus De Vins
(Feldzeugmeister)

1732-1798 

Joseph Nikolaus De Vins est né à Mantoue, en 1732 (son père avait été tué à la bataille de Piacenza, où il combattait avec le grade de général). En 1748, il est enseigne au régiment d'infanterie n° 19  Palffy, puis, au début de la Guerre de Sept Ans, capitaine de grenadiers. Il est à la bataille de Schweidnitz, en 1758, où il est décoré de la petite croix de l'Ordre de Marie-Thérèse.

En 1760, il est Major, à la bataille de Landshut, et, le 16 juillet, est nommé lieutenant-colonel. L'année suivante, il participe à la prise de la forteresse de Schweidnitz, emmenant lui-même l'attaque sur le fort de Galgen. C'est lui qui est chargé d'apporter à Vienne la nouvelle de la victoire. Il est nommé colonel  au 16e régiment d'infanterie, puis, en 1773, général-major.

La guerre de succession bavaroise offre de nouveau à De Vins de se distinguer. Il commande alors une division indépendante, au sein de l'armée commandée par Loudon.  Le 2 août 1778, ce dernier doit retraiter de Zwickau sur Hirschberg, et De Vins doit l'imiter Cette retraite de nuit  s'avère particulièrement difficile et dangereuse, il perd un grand nombre de ses soldats, dont la plus grande partie est faite prisonnière.

Durant la guerre contre les Turcs qui suit, De Vins, maintenant Feld-Marschall-Leutnant, est dans le corps d'armée du prince Liechtenstein, et se distingue à l'affaire du château de Dresnik. Il est blessé, le 25 avril 1788, blessé au siège de Dubicza, au moment du premier assaut donné par les turcs. Il reçoit ensuite le  ensuite le commandement provisoire des troupes, en remplacement du titulaire, malade. Le 9 août, il repousse les turcs de leurs retranchements de Bergovstan, il recommence le siège. Ses offres de capitulation étant repoussées, De Vins fait, le 12, commencer une canonnade d'une telle intensité que la citadelle tombe en ruine et que de grandes brèches sont ouvertes dans les fortifications. L'attaque finale n'est cependant pas lancé le 13, car l'ordre de l'empereur n'est pas arrivé !

Le 15, De Vins passe outre et donne l'ordre de l'assaut. L'ordre impérial de l'interrompre, et de vaincre la forteresse au moyen de bombardements, arrive alors, l'empereur craignant qu'il n'entraîne des pertes en hommes trop importantes. De Vins doit obéir, et continue donc les travaux d'approche, en attendant l'arrivée de l'armée de Loudon, lequel conduit la campagne en Croatie. Celui-ci prend le commandement le 18, après une nouvelle sommation repoussée par les assiégés, fait reprendre le bombardement Finalement, la place tombe le 26 août. 

En conséquence de cette campagne, De Vins est nommé Feldzeugmeister, et reçoit, en 1790, le commandement des corps d'armées en Croatie. Le 19 avril, il prend le commandement d'un corps de 25.000 hommes.  Il se rend devant la forteresse de Czettin, une des positions des turcs alors qu'ils viennent brusquement de se rassembler aux frontières de l'empire. Cette position n'est pas vraiment tenable, mais commande la route de Kladusch. De Vins décide donc que sa prise marquera le début de la campagne. Le siège commence le 28 mai. La place tombe le 20 juin et la campagne terminée par la même occasion. A l'issue de celle-ci, De Vins reçoit la Grande Croix de l'Ordre de Marie-Thérèse.

Lorsque les guerres de la Révolution éclatent, De Vins reçoit un commandement au sein de l'armée impériale en Italie. Il se ménage quelques avantages, en 1793, en liaison avec l'armée du roi de Sardaigne, sur le comté de Nice, repousse les Français sur Sospello, et, au milieu du mois d'octobre, passe le Var pour entrer en Provence, où il reste jusqu'à la mi-novembre. Mais le manque de ravitaillement l'oblige à retraiter sur le Piemont. L'année suivante est plutôt calme, sans évènements notables, De Vins se maintenant fermement entre le Pô et la Bormida.

En avril 1795, De Vins est nommée à la tête de cette force de 34 bataillons et 14 escadrons, auxquels le roi de Sardaigne ajoute une partie de ses troupes, de sorte que De Vins a alors sous ses ordres 28.000 Autrichiens et 14.000 Piémontais. En juin, il prend l'offensive, à Gênes et avance sur la Riviera. Mais, conséquence d'une certaine incertitude, et du renforcement constant des Français, son action ne sera pas déterminante dans la campagne.

En fait, De Vins est déjà depuis quelques temps malade. Il transmet, le 22 novembre 1795, le commandement de l'armée au comte Wallis, et retourne à Vienne, pour y prendre de sa retraite.

Mais, sa santé s'étant améliorée, l'empereur le nomme inspecteur général des milices frontalières. Il n'aura pas le temps d'être efficace dans ce poste : il meurt le 26 septembre 1798, à Vienne, âgé de 66 ans.