Consulat - Premier Empire

Les Acteurs

 

Josef Speckbacher

patriote tyrolien

(1767 - 

"Sauvage mais humain dans la guerre, tranquille et fidèle aux lois, il fut soldat, sujet et une homme d'honneur et d'amour"


Speckbacher naît le 13 juillet 1767, à Grunenwald, près de Hall im Tyrol. Il est le fils d'un paysan et passe les premières années de sa vie à vagabonder. Il n'apprendra à lire et à écrire que beaucoup plus tard. A 12 ans, c'est un braconnier et il se frotte très souvent aux douaniers. Un peu plus tard, il travaille dans les mines de sel de Hall.

Le 10 février 1794, il épouse Maria Schmiederer, une fille de Judenstein, ce qui lui permet de devenir propriétaire d'une ferme et d'une maison. La guerre contre la France éclate : il se porte volontaire pour défendre sa patrie. Il voit le feu pour la première fois le 2 avril 1797, près de Spinges. C'est un très bon tireur et l'un des plus zélé patriotes du Tyrol.

1805. Il combat sous les ordres du lieutenant-coöonel Swinburne contre les soldats du maréchal Ney. Mais, comme les autres tyroliens, il est bien forcé d'accepter la cession du Tyrol à la Bavière, en 1806.

Lorsque, en 1808, l'archiduc Jean commence des négociations avec Andreas Hofer pour la reconquête du Tyrol, Speckbacher devient rapidement l'un des amis les plus fidèles de ce dernier, et l'aide courageusement à préparer la rébellion. L'entrée des troupes autrichiennes, en avril 1809, dans le Pustertal, marque le début du soulèvement.

Speckbacher va prendre une part active aux trois efforts faits pour libérer le pays du joug napoléonien. Il se montre alors non seulement un combattant audacieux, mais, et surtout, un tacticien prudent et sans peur. Cette année là, selon son journal, il participe à 36 batailles et escarmouches. Le matin du12 avril 1809, il prend Hall par surprise, fait prisonnière la garnison et empêche la fuite des troupes française dans la vallée de l'Inn.

Le 31 mai, il commande l'aile gauche à la bataille du Bergisel, et combat victorieusement près de Hall et de Volders.

Du 23 juin au 16 juillet, il commande le siége de la citadelle de Kufstein. Il y donne des preuves innombrables de courage, construit des batteries, détruit des moulins et des bateaux, brûle la ville, s'empare des convois, et pénètre même, en espion, dans la citadelle.

Du 4 au 11 août, il commande en chef contre les troupes du maréchal Lefebvre, entre Sterting et Frankenfeste, forçant celui-ci à retraiter. Avec Hofer et Haspinger, il commande, du 13 au 15 ao1ut suivent, à la troisième bataille du Bergisel. L'ennemi repoussé, il s'avance ensuite, à la tête de ses forces, par les montagnes en direction de Salzburg, encourageant là la défense du pays. Le 25 septembre, il défait les bavarois à Lofer, puis se repli sur Reichenhall.

Le 16 octobre, il se laisse surprendre à Melleck, par des forces ennemies supérieures en nombre et doit retraiter; dans l'affaire, son jeune fils, Andreas, est fait prisonnier, lui-même est sérieusement blessé. 

Le 17 octobre, à Waidring, puis le 23, à Volders, il résiste à l'ennemi s'échappe de peu lors d'une échauffourée, le 28, et fait prisonnier un bataillon ennemi.

Après l'ultime bataille du Bergisel, le 1er novembre 1809, il souhaite continuer les combats, mais il est bien forcé d'abandonner cet affrontement inégal. C'est maintenant un proscrit, et une récompense de 500 florins est offerte à quiconque le livrera, mort ou vif.

Tout l'hiver, Speckbacher reste dans les montagnes du Tyrol, se cachant soit chez des amis, soit dans des huttes alpestres, pourchassé par l'ennemi.  Une fois, sur trahison, il manque d'être pris, mais s'échappe après un combat courageux et reste caché jusqu'en janvier 1810, dans les rochers, manquant souvent de peu de mourir de faim. Sa femme et ses quatre enfants sont aussi en fuite et se cachent dans les montagnes.

La dernière cache de Speckbacher sera non loin d'un sommet, dans le Voldertal; là la seule personne à venir le voir  est son fidèle serviteur Georg Zoppel, qui lui apporte de la nourriture. Le 14 mars, il est grièvement blessé par une avalanche, qui l'a enseveli. Des amis le ramène à sa ferme à Judenstein, où Zoppel le cache dans l'étable jusqu'au 2 mai. 

Rétabli, Speckbacher reprend sa fuite, au milieu des dangers les plus divers, par le Pinzgau et la Styrie, pour finalement rejoindre vienne, où il est chaudement accueilli par l'empereur François, qui lui donne une chaîne d'honneur et une pension. L'idée d'installer les réfugiés tyroliens en Hongrie ne pourra se réaliser et, en 1811, Speckbacher est nommé superintendant d'un domaine prés de Linz, donné au fils de Hofer par le gouvernement. Sa femme, qui a été emprisonnée treize semaines à Munich, reste dans la ferme du Tyrol.

A l'automne 1813, Speckbacher retourne dans le Tyrol, comme major des volontaires tyroliens de l'armée impériale, sous les ordres du général Fenner. Il est en garnison, avec ces troupes, dans le sud Tyrol, face aux français, et résiste à ces derniers. Mais, le 12 septembre, le gouvernement bavarois met de nouveau sa tête à prix (1000 florins), et ce n'est qu'a l'été 1814 qu'il pourra retourner, sans être inquiété, dans sa patrie. L'année d#après, il reçoit de nouveau une chaîne d'honneur et, en 1816, un certificat personnel de l'empereur. Il retrouve enfin son fils, qui a reçu une bonne éducation à Munich, et n'ambitionne plus qu'une vieillesse paisible, mais les peines endurées le forcent à vendre sa ferme et à revenir à Hall, où il décède, le..... après une courte maladie.

Enterré tout d'abord à Hall, ses restes sont, durant l'été de 1852 et sur ordre de l'empereur François-Joseph, transférés dans l'église impériale d'Innsbruck, près de ceux de Hofer et de Haspinger. En 1908, une statue de bronze est érigée à sa mémoire, à Hall.