16 - 20 mai 1805


Milan, 16 mai 1805

Au prince Murat

J'ai fait un décret par lequel j'ai ordonné qu'une commission militaire serait réunie pour juger les sieurs Rossolin et Dubuc prévenus d'espionnage avec l'ennemi. Je pense que vous ne devez nommer aucun de ceux qui l'avaient été pour le duc d'Enghien. Nommez une commission qui ait les lumières nécessaires. Cette affaire doit commencer et finir promptement. Il faut faire imprimer la sentence avant l'exécution et donner un grand éclat à cette affaire, afin de donner une salutaire terreur à ceux qui voudraient les imiter.


Milan, 16 mai 1805

A M. Fouché

Tout ce qui se fait au ministère de la police est connu. Je vous ai fait envoyer des renseignements secrets sur Brest; des gens de votre bureau ont envoyé ces communications à l'armée, de façon que les généraux font des démarches pour avoir des certificats. Cette manière de garder les secrets de la plus grande importance est fort extraordinaire; je vous les ai transmis pour vous seul; cela est le résultat de quelque intrigue et n'est bon d'ailleurs qu'à semer la division et la défiance dans cette armée et à faire naître des duels.

Les gazettes me paraissent effectivement mieux dirigées. Vous me rendrez un grand service de porter une grande attention aux forêts de Fontainebleau et de Compiègne. Je vous envoie une lettre de M. Portalis qui me paraît fort extraordinaire. Faites appeler ......  sans leur faire connaître que, si cela est, je ne puis qu'avoir une mauvaise idée des propriétaires de la commune de l'Ille-Adam. Vous me ferez connaître aussi quelle espèce d'esprit a pu décider une démarche aussi insensée; je ne puis la caractériser d'aucune autre manière.

J'ai ordonné qu'une commission militaire soit nommée pour juger les nommés Rossolin et Pierre Dubuc. Le gouverneur de Paris nommera cette commission; c'est une affaire qu'il faut finir en vingt-quatre heures. Il faut ensuite faire afficher et publier la sentence. Lorsqu'elle sera rendue, vous pourrez aussi faire faire par le préfet de police un article qui sera imprimé dans le Moniteur. Vous aurez soin que l'acte d'accusation de ces deux individus soit bien fait. Vous chargerez Réal, ou tout autre conseiller d'État de la rédaction de l'acte d'accusation, et de donner les renseignements nécessaires à la commission. Mon intention est qu'il soit fait beaucoup d'éclat de cette affaire, afin de faire peur, mais lorsqu'elle sera finie et terminée. Faire imprimer les pièces le plus tôt possible. Beaucoup d'individus qui sont dans le même cas seront retenus par les rumeurs d'improbation générale qu'ils entendront.


Milan, 16 mai 1805

DÉCISION

Le maréchal Bernadotte, informé que le sénat de Hambourg demande l'évacuation de Ritzbüttel et de Cuxhaven , expose que cet abandon n'entraînerait aucun danger pour les troupes françaises. L'on ne doit pas évacuer l'électorat de Hanovre. L'on ne doit pas évacuer Cuxhaven; c'est une position importante à garder sous mille rapports.

Milan, 16 mai 1805

DÉCISION

Le ministre de la guerre prend les ordres de l'Empereur au sujet du maréchal Bernadotte, qui lui a manifesté le désir d'assister aux manœuvres de Magdebourg, et qui a demandé en même temps des renseignements sur l'évacuation du Hanovre. Le maréchal Bernadotte, comme commandant en chef d'une armée, ne doit pas quitter le ressort de cette armée. Il n'y a aucune exception à ce principe. Il peut aller où il veut, pourvu que partout où il sera, il soit le plus fort. Il peut envoyer à ces revue les officiers de son armée qu'il jugera à propos. Il n'est point question, et il ne l'a pas été d'évacuer le Hanovre. Les bruits qui s'en répandent sont une suite de l'évacuation de l'artillerie, qui ne tient qu'à des vues économiques.

Milan, 16 mai 1805

Au vice-amiral Decrès

Il ne faut pas trop ajouter foi à tous les bruits du général Beurnonville. Je doute que l'escadre de Carthagène soit sortie; si elle l'est, tenez pour certain qu'elle n'a pas été à plus de trois lieues de la côte. Du moment que j'aurai des nouvelles du 1er prairial, j'écrirai en détail en Espagne; alors aussi, mais alors seulement, vous pourrez écrire pour y faire connaître qu'il n'est pas probable que l'escadre soit bloquée d'ici à un mois ou six semaines; qu'au lieu de 6 vaisseaux, j'espère qu'il y en aura 10; que toute l'activité doit se tourner là-dessus.

J'approuve les conventions de vivres que vous faites, montant à neuf millions, dont quatre existants; pressez de manière que partout tout soit prêt dans le courant de thermidor.


Milan, 17 mai 1805

A M. Gaudin

Je crois devoir vous prévenir des murmures qui me sont parvenus sur M. Hennet. On assure qu'il a reçu cent mille écus pour le rapport qu'il vous a fait, lors des arrangements sur le sel et le tabac de la 27e division; cette affaire est dans le pays un objet de scandale. Le sel rapporte à Milan 12 millions et le tabac 4 millions. Dans le Piémont, qu'il équivaut à la moitié du royaume d'Italie, ces deux articles réunis rapportent à peine 400,000 francs. Je désire que vous ne parliez point de ceci à M Hennet, parce que je n'ai encore rien d'assez certain; mais, étant dans l'intention que vous regardiez de très-près aux affaires du Piémont, j'ai voulu vous donner cet avis pour que vous ne vous en rapportiez point à cet égard à M. Hennet, quoique je n'ajoute pas une foi entière aux dénonciations dont il est l'objet.

Il est nécessaire que vous fassiez un voyage à Turin; les occupa-ions qui partagent ma journée, la difficulté à pénétrer dans tous les détails et d'en retenir l'ensemble, me le font désirer. Vous apporterez tous les cartons sur l'administration du Piémont; vous amènerez avec vous les hommes intelligents qui pourront vous être utiles, mais vous n'amènerez pas M. Hennet. Ce pays est dans une situation très-différente des autres parties de la France : je perds des millions à ce qu'il ne vous soit pas connu en détail. Partez donc sans retard; arrêtez-vous deux jours à Lyon, un jour à Chambéry, et venez apprendre en Piémont ce qui concerne la situation financière de ces départements, en partie maîtrisée par leur situation territoriale. 

Je conserve dans mon souvenir quelque idée d'une somme de 600,000 francs pour un canal, dont personne ne peut me donner connaissance, et d'un fonds destiné à retirer la monnaie de cuivre dont on n'a fait aucun usage. Le Piémont peut me fournir des ressources très-considérables encore; mais pour cela il faut que vous le connaissiez.

Quoique votre projet de décret sur les rentes perpétuelles et viagères du clergé ait mon approbation, je n'ai pas voulu le signer; vous me le présenterez à Turin avec tout le travail du Piémont.

Soyez-y donc, arrivé au plus tard du 10 au 15 prairial, vous n'aurez pas employé quelques jours à connaître le pays, que j'y serai de retour. Occupez-vous-en aussitôt après votre arrivée. Si vous y consacrez tout votre temps, et si vous portez la malice convenable dans ces pays-ci, votre voyage me vaudra plus de 2 millions de revenus.

Donnez des ordres bien positifs pour l'administration des forêts.  Je ne sais quelles mesures il convient de prendre, mais il n'y a pas un moment à perdre, car très-certainement beaucoup d'agents vendent plus de bois que n'en contiennent les procès-verbaux, et se portent à toutes sortes de déprédations. J'ai l'opinion que, tout compris, on vole de quinze à vingt pour cent.


Milan, 17 mai 1805

Au général  Dejean

Faites mettre en consommation les 400,000 rations de biscuits, qui sont à Livourne et à Gênes. Faites-les remplacer à mesure de la consommation, de manière que les mêmes caisses servent, et qu'avant que les 100,000 premières rations soient consommées, elles se trouvent déjà remplacées; mandez-moi ce que coûtera ce remplacement. Mon intention est d'avoir toujours 200,000 rations encaissées à Gênes, et autant à Livourne.


Milan, 17 mai 1805

Au vice-amiral Decrès

Il est ridicule de dire qu'il n'y a pas de matelots dans l'arrondissement de Toulon. De tous les arrondissements de la France, c'est celui-là qui n'a rien fourni à la flottille; il n'a pas non plus fourni toute l'escadre de l'amiral Villeneuve, dont les matelots étaient en partie de l'Océan. Je compte avoir l'Annibal au ler thermidor, et le Borée, ainsi que le Génois, en fructidor; ce qui me fera pour le mois d'octobre une division de 3 vaisseaux avec 5 frégates, l'Uranie, l'Incorruptible, la Thétis, la Muiron et la Pomone. Faites-moi un rapport sur chacun de ces bâtiments. Il faut aussi prendre des mesures pour avoir des matelots; il y en a en Corse 4 ou 5,000 très-bons; il en a à l'île d'Elbe et à Capraja.

Je n'ai plus besoin d'autant de petits bâtiments pour la côte; les Anglais ont à présent assez d'occupations; mais je pense que, pour aider la levée des matelots en Corse, on pourrait fort bien envoyer à Ajaccio deux bonnes frégates; on n'y laisserait que la maistrance et le tiers de l'équipage; les deux autres tiers seraient complétés au moyen des matelots du pays. En fixant là cette station , et en formant dans ce port un très-petit atelier de réparation , on attirerait les matelots, et l'on ne laisserait pas que d'inquiéter l'ennemi, vu que ce point est favorable aux croisières. Il est impossible de bloquer le golfe d'Ajaccio, et plus haut et plus bas il y a une multitude de refuges où des frégates peuvent se mettre à l'abri de forces supérieures. Il ne faudrait qu'un commissaire de marine, une trentaine d'ouvriers et quelques outils; on s'établirait au même endroit où l'escadre anglaise avait son arsenal : il se nomme le Parc. Je crois ce petit établissement indispensable au moment où il sera prouvé que nous avons plus de bâtiments que de matelots. Je suis très-certain que 3 frégates et 4 ou 5 petits bâtiments, avec un tiers seulement d'équipage des classes de Toulon, particulièrement la maistrance et l'état-major, trouveraient dans le pays le reste de leurs matelots. Il faudrait cependant pour les commander un homme adroit et ferme, qui connût ces mers, ainsi que les mœurs du pays. On accorderait aux matelots, selon les circonstances, des avancements dans la maistrance des vaisseaux. Un petit établissement est indispensable. Quand les habitants verront des bâtiments de guerre aller en croisière et revenir à Ajaccio, ils prendront de la confiance et du goût pour le service. Mais c'est une petite machine à monter; il faut y employer un homme de quelque habileté.

Le général Morand étant chargé de la police de l'île de Corse et ayant la haute main , il sera bon aussi de s'entendre avec lui. Les 2 frégates menaceront la Sardaigne et inquiéteront beaucoup les Anglais, qui ont la folie d'être les chevaliers de tout le monde, et de se constituer les gardiens de tous les pays. Il faut joindre à cette division un brick et deux bâtiments plus petits, et donner le commandement à un officier assez intelligent pour qu'on lui laisse les manœuvres indépendantes, et qu'il puisse se porter indistinctement au détroit de Bonifacio et partout où il voudra faire des croisières.

La marine laisse Porto-Ferrajo dans un dénuement inconcevable. Il faut y envoyer 2 bricks de seize canons de 6, et un autre bâtiment plus petit. La maistrance et le tiers des équipages suffiront. De ce point, on rançonnera le commerce de Livourne, de Naples, de Cività-Vecchia; on protégera toutes nos communications, et on balayera ce petit nombre de corsaires qui infestent ces parages. Vous écrirez au général commandant qu'il ait à fournir le reste des équipages en 
matelots du pays; il y a dans l'île un grand nombre de troupes pour les garnisons. Cette station exige aussi un officier assez habile pour qu'il soit autorisé à se porter où il jugera convenable et qu'on 1ui accorde les manœuvres indépendantes.


Milan, 17 mai 1805

A M. Portalis

Monsieur Portalis, votre lettre du 20 floréal me fait connaître trois espèces de sociétés de filles consacrées au service des hôpitaux : les sœurs de la Charité, les sœurs de Nevers et les sœurs de la Sagesse. Il y a peut-être d'autres congrégations de même nature que je ne connais point. Je désirerais qu'elles pussent ne former qu'une seule société; qu'on pût leur donner à toutes une égale impulsion et les mettre en mesure de faire tout le service. Donnez-moi des renseignements détaillés sur leur institution, leur nombre, leurs revenus et les encouragements qu'il faudrait leur accorder pour arriver à mon but.


Milan, 17 mai 1805

DÉCISION

Il existe dans les places de Livourne et de Gênes 200,000 rations de biscuit. Ce bisquit, fabriqué depuis l'An XII, est susceptible de se gâter. S. M. a écrit de faire consommer le biscuit et de le faire remplacer.

DÉCISION

Le ministre propose d'accorder la solde de retraite à dix anciens gardes du coprs du ci-devant électeur de Trèves. Renvoyé au Conseil d'État, section de la guerre

DÉCISION

Le ministre sollicite la décision de l'Empereur au sujet de la pension à accorder à la veuve d'un colonel, ex-commandant d'armes aux îles d'Hyères. Accordé six cent francs de pension.

(Picard)


Milan, 18 mai 1805

A M. Gaudin

J'ai lu avec attention le mémoire que vous m'avez envoyé. Je suis bien loin de croire avoir besoin de 130 millions pour apurer les exercices passés. Dans aucun cas, je n'aurai besoin du tiers de cette somme.

Le projet que vous m'avez présenté me paraît ingénieux, mais non discutable. Vous ne donneriez au papier que vous mettriez en émission que cinq pour cent d'intérêt; dès ce moment-là, il viendrait prendre naturellement le cours de 59, anéantirait sur-le-champ la confiance, baisserait davantage, et entraînerait dans sa baisse le cinq pour cent et les obligations. Qui, au monde, peut calculer l'agio scandaleux auquel donnerait lieu l'émission d'un papier destiné à payer la queue des exercices, qui, dès lors, passerait sur-le-champ dans les mains des spéculateurs avides de jouissances ? On ne guérirait pas facilement le public de la crainte que ce papier ne fût consolidé avant l'expiration de six ans; il conserverait celle de le voir consolidé, soit au tiers, soit à la moitié. Je suis donc dans l'opinion que ce papier perdrait beaucoup davantage que le cinq pour cent.

Il ne faut donc penser à rien. De mon vivant, je n'émettrai aucun papier. Pourquoi, d'ailleurs, avoir recours à des moyens si chanceux ? Un simple emprunt à huit pour cent, d'une centaine de millions, payable en deux ans, ou une simple consolidation du fonds de 100 millions que vous supposez que je dois, à huit pour cent, ne formerait aucune objection et ne me coûterait qu'un sacrifice de 8 millions, ne me coûterait pas un nouveau papier et serait une opération toute simple; tandis que votre projet me coûterait une imposition de 20 millions, et de faire racheter l'imposition par les négociants, qui payent bien une patente pour ce qu'ils gagnent, et ne sauraient payer le capital, et qui, d'ailleurs, le payeraient d'autant moins volontiers que le commerce souffre, et n'auraient pas la certitude que, les six ans expirés, une belle loi ne leur remît la patente. Ne vous trompez pas sur la nature de ces choses : le commerce regarderait cela comme un emprunt forcé. Si j'avais à aliéner une imposition, il serait bien plus naturel que j'aliénasse la loterie. Certainement il pourrait y avoir telle compagnie qui m'achèterait 200 millions la propriété du privilège de la loterie pendant seulement vingt ans, et qui me payerait très-bien ces 200 millions en six ans, à raison de 3 ou 4 millions par mois. Mais rien que l'idée qu'on puisse s'occuper de pareille chose discréditerait mes finances. J'ai dans mes mains déjà 36 millions de domaines nationaux de la Légion d'honneur dans les quatre départements; j'en ai dans le Piémont; j'en ai 10 du Sénat dans le Piémont et 20 de la Légion d'honneur; j'ai donc 66 millions de biens dans mes mains; ce moyen m'est plus que suffisant pour me mettre au courant de tout. Les biens de la rente de la Légion d'honneur dans les autres cohortes, du Prytanée de Saint-Cyr, sont des moyens dont, en cas d'urgence, je puis disposer, puisque, par la loi, je puis faire payer la caisse d'amortissement et redevenir propriétaire des biens que je lui aurais donnés. Mais je ne suis pas à même d'avoir besoin de cette ressource.

J'achèterai volontiers les domaines du Sénat et de la Légion d'honneur en Piémont, comme j'ai fait pour les biens situés dans les quatre départements. Je donnerai 600,000 francs de rente au Sénat pour le Piémont, et .1,200,000 à la Légion d'honneur.

Ces 2 millions de rente, la caisse d'amortissement doit les avoir; si elle ne les a pas, calculez l'inscription à mesure qu'elle sera dans le cas de les acquérir.

Après cela, faites-moi trois états qui me serviront de base à trois opérations : une que je consommerai en messidor, à mon arrivée à Paris, l'autre en brumaire, et la troisième à la fin de l'année prochaine. Que chacune soit composée de 10 millions en Piémont et de 12 millions dans les départements réunis; cela fera 22 millions.

Préparez-moi l'opération des 22 millions. Comme la grande difficulté de cette opération est dans l'estimation, vous avez toutes le estimations faites. Vous entendez bien que je ne tiens pas à la division des 22 millions par séries; elle pourrait, la première, si vos estimations le permettent, être portée à une trentaine de millions.

Des 22 à 30 millions de messidor, mon intention est d'en donner moitié à la marine et moitié à la guerre, en donnant à l'un et l'autre de chaque service des actions en payement à des individus auxquels on doit au moins 50,000 francs, et définitivement liquidés.

Demandez au ministre de la marine l'état définitivement liquidé sur tous les exercices de l'an IX à l'an XIII, et ce qu'il doit aux différents fournisseurs. Cet état doit être par chapitres et par noms.

Pour que l'opération se fasse avec plus d'ordre, vous pourrez aussi former deux lots dans un état, et prendre 5 millions du Sénat dans les départements du Piémont, et de 6 à 10 millions des biens de la Légion dans les quatre du Rhin. Ces 11 à 15 millions feront la partie de la marine. Même opération pour le ministère Dejean.

Otez cependant de ce qui appartient au Sénat dans la 27e division les maisons de campagne des princes, que je ne veux point vendre Voyez le chancelier du Sénat, et faites le sénatus-consulte pou vendre les biens du Sénat à la caisse d'amortissement, moyennant 600,000 francs de rente. Tenez prête cette seconde opération, vous consultant avec Dejean et le ministre de la marine pour la signer à mon arrivée.

Dites-moi aussi ce que sont devenus les renseignements tirés du receveur général de la Roër, qui avait proposé de retirer les bien de la Légion d'honneur dans ce département.

Il faut donc entièrement vous fixer à cette idée, que j'ai 66 millions disponibles; que je suis bien loin d'avoir besoin de ces 66 millions pour purger tous les exercices; que je veux faire une première opération de 22 à 30 millions en messidor, de la même manière que la première, payant individuellement des individus dont j'ai l'a conviction sûre et personnelle que je leur dois.


Milan, 18 mai, 1805

Au vice-amiral Decrès

Mon intention est de vous destiner 15 millions de biens nationaux, pour payer ce que je puis devoir de votre ministère pour les exercices ans IX, X, XI, XII et XIII. Faites-moi connaître les fournisseurs auxquels vous devez, et qui doivent recevoir ces 15 millions. Je ne donnerai rien aux individus auxquels je devrai moins de 50,000 francs. Il faut que les services soient définitivement liquidés, et que je leur donne le tiers de ce que je crois que je leur dois. Enfin , comme je désire faire cette opération avant mon arrivée à Paris, faites-moi faire l'état de cette distribution ; c'est une opération de même nature que celle que j'ai faite avant de partir. Vous n'aurez pas besoin de plus grands développements.


Milan, 18 mai 1805

Au maréchal Berthier

Mon Cousin, faites connaître à M. Jérôme qu'il étudie bien les manœuvres du canon, parce que je lui ferai commander l'exercice; qu'il sache bien le nom des différentes pièces qui composent le canon, le nom de toutes les parties de sa frégate, leurs dimensions et le détail de l'arrimage; que, tous ces détails m'étant familiers, il est probable que je l'interrogerai au milieu de ses équipages; qu'il se mette donc au courant, de tout ce qu'il doit savoir; qu'un jeune homme ne doit point rougir de demander des explications aux vieux officiers de marine; que cela, au contraire, ne fait que l'honorer. Vous m'informerez que je mets 20,000 francs à sa disposition pour l'habillement de ses canotiers et d'une bonne partie de ses équipages; que je lui accorde également 12,000 francs pour meubler sa chambre d'une manière convenable. Je désire qu'il ne perde point une heure, et qu'il m'écrive du 5 au 6 prairial qu'il est à la voile.

Comme commandant de la rade, il enverra au préfet maritime de Toulon et au ministre de la marine les détails qu'il se procurera sur les mouvements des Anglais et sur les rades où ils sont. Il y a sur cette côte beaucoup de bricks et de corsaires : s'il en prenait un, ce serait fort heureux pour lui; mais il ne doit point s'exposer contre des forces supérieures. Il y a à Gênes un assez bon corps de canonniers; il peut en demander au ministre de la marine une trentaine qui aient navigué. Vous ajouterez que, si l'Empereur est content de la manière dont il mène son commandement, il est possible qu'il le nomme commandant de sa garde maritime, mais qu'il faut qu'il lui en reconnaisse l'habileté; que cette place lui donne le privilège de mener l'Empereur en rade, et de commander les bâtiments de son escorte, ce qui l'attache de près à sa personne; que l'Empereur ne sera pas à Gênes avant le 20 ou le 25 prairial; qu'il profite donc du temps qui lui reste pour s'instruire et se mettre au fait de tout.


Milan, 18 mai 1805

Au vice-amiral Decrès

Mon intention est que M. Jérôme Bonaparte prenne le commandement de la frégate la Pomone et des deux bricks qui se trouvent dans le port de Gênes. Il appareillera le plus tôt possible avec sa division et se rendra à Toulon, et croisera devant le port de Gênes pour y exercer ses équipages, amariner sa frégate et s'exercer soi-même aux manœuvres. Autant que possible, il ne perdra pas Gênes de vue, de manière que, lorsque j'arriverai à Gênes, cette division soit dans le meilleur état.

Il pressera tous les matelots français, corses, de l'île d'Elbe, qu'il prendra, soit dans les bâtiments de Gênes, soit dans les bâtiments qui entreront. Si, par les circonstances des vents, il était obligé de s'éloigner de Gênes et de gagner la Corse, il aurait soin de prévenir le général Morand, pour prendre à bord de sa frégate quelques matelots et conscrits. Cependant il ne s'éloignera pas de Gênes, et tout les fois qu'il serait obligé de rentrer par les mauvais temps, il sortira immédiatement après, de manière à tenir toujours les équipages en haleine.

Le ministre de la guerre fera exécuter sur-le-champ ledit ordre en en instruisant le ministre de la marine. Tant que M. Jérôme Bonaparte commandera la frégate, il y aura, indépendamment de la garnison, une compagnie de grenadiers du 102e, complétée à 60 hommes, avec tous ses officiers.

M. Jérôme, après sa première sortie, expédiera un brick à Bastia qui, selon les circonstances, pourra débarquer à Saint-Florent. Il sera porteur d'une lettre à Morand, de ne pas le garder plus de huit jours, d'expédier sur-le-champ à Gênes 100 bons matelots et tous les conscrits qu'il pourra se procurer. Ces matelots sont destinés aux équipages de la Pomone, qu'il commande.

M. Jérôme écrira également au commissaire de la marine, en Corse, d'expédier ses matelots le plus tôt possible, afin de compléter les équipages au moment où l'Empereur en passera la revue. Il faudrait, autant que possible, que les bricks fussent de retour à Gênes avant le 20 prairial.

Le ministre de la guerre, qui expédiera sur-le-champ cet ordre à Gênes, en préviendra le préfet maritime de Toulon. J'ai chargé le ministre de la guerre d'exécuter l'ordre que j'ai donné à M. Jérôme de prendre le commandement de la Pomone, qui est à Gênes; cela le remettra aux détails de la mer. Le brick qu'il aura expédié en Corse servira à ramener des matelots.

Faites-moi connaître si le second de M. Jérôme est bon; s'il ne l'était pas, faites-en partir un autre de Toulon, même de Paris. Cependant, je voudrais que cette nomination datât du temps où il commandait le brick.


Milan, 19 mai 1805

Au prince Murat

Mon intention n'est point que ma Garde soit disséminée dans la campagne; je ne vois pas quel besoin de Garde le prince Louis peut avoir à Saint-Leu : si c'est pour la sûreté, quelques hommes de la gendarmerie feraient mieux le service.

J'ai reçu la lettre dans laquelle vous me parlez de M. Jérôme. J'ai lieu, en effet, d'être assez content de ses dispositions, si elles sont sincères et constantes, comme je ne dois pas en douter. La place de grand amiral ne conviendrait pas à M. Jérôme, par la raison même qu'il est officier de marine, à moins qu'il ne pût commander une escadre, ce qui ne peut être avant vingt ans. Je suis bien aise d'avoir cette occasion de vous bien expliquer que la dignité de grand amiral est civile, ne donne aucun commandement militaire, et que les fonctions en sont toutes exprimées dans le sénatus-consulte.


Milan, 19 mai 1805

A M. Barbé-Marbois

Monsieur Barbé-Marbois, je reçois votre lettre du 23. Je vois avec plaisir que la maison Vanlerberghe fait bien ses affaires. Faites-moi connaître ce qu'a produit l'opération que j'ai faite avant de partir de Paris, de rembourser des fournisseurs avec des biens nationaux. Mon intention est de faire une seconde opération du même genre, de 22 à 30 millions. Nous ne ressentirons l'avantage de cette opération que sur la fin de l'année, ou au commencement de l'année prochaine. Ce n'est qu'alors que les fournisseurs auront pu se procurer de nouvelles ressources par la vente de leurs biens.


Milan, 19 mai 1805

A M. Fouché

Faites-moi connaître la destination des 500,000 francs que le général Perron a fait passer en France. La destination qu'il a fait du premier envoi n'a que l'avantage de faire rente en France. Je désirerais que vous fissiez parler à ses parents, pour lui faire connaître qu'il serait bien accueilli en France; qu'il ne m'importe point d'examiner s'il a abandonné ou non le parti de Sindhyah, chose que je ne suis pas à même d'apprécier; qu'il n'était point d'ailleurs au service de France; que je verrai donc avec plaisir qu'il transporte sa fortune en France, ainsi que les renseignements qu'il petit avoir sur le pays.


Milan, 19 mai 1805

Au vice-amiral Decrès

J'approuve le désarmement que vous avez ordonné des 33 bâtiments de la flottille à Lorient. Tenez la main à ce que les hommes rejoignent leurs corps. Je serai fort aise d'apprendre que l'escadre de Carthagène se soit portée à Cadix. Je ne comprends pas ce que vous voulez dire par les deux commandements des deux flottes : jonction faite, l'amiral Villeneuve commandera les deux escadres devant le Ferrol, les Espagnols se mettront sous les ordres de Gravina, et les Français sous Villeneuve, ce dernier commandant les deux.


RÉPONSE DE L'EMPEREUR AU DISCOURS DE M. ALDINI, PRÉSIDENT DU COLLÈGE DES POSSIDENTI

A MILAN, 19 MAI 1805.

Sipori membri del collegio de Possidenti, io vi vedo con piacere intorno al mio trono, del quale voglio sempre considerarvi come il più ferino appoggio.

Ho con piacere inteso i sentimenti che m' avete espressi. In forza dell' atto costituzionale voi siete per nominare i membri che devono integrare il vostro corpo. Abbiate in vista di scegliere coloro che siano commendevoli per i loro principj, e per il loro attaccamento alla mia persona.

Messieurs les membres du collège des Propriétaires, je vous vois avec plaisir autour de mon trône, du quel je veut toujours vous regarder comme l'appui le plus fort.  J'ai entendu avec plaisir les sentiments que vous m'avez exprimés. Conformément à l'Acte Constitutionnel , vous aller nommer les membres qui doivent compléter votre assemblée. Faites-en sorte de choisir ceux qui sont recommandables pour leur principes et pour leur fidélité à ma personne.


RÉPONSE DE L'EMPEREUR AU DISCOURS DE M. ANZIANI, PRÉSIDENT DU COLLÈGE DES DOTTI

A MILAN, 19 MAI 1805.

Signori membri del collegio de' Dotti, vedo con piacere i sentimenti che vi animano. 1 talenti, i lumi delta scienza influiscono più che qualunque altra cosa sulla félicità e la buona condotta delle nazioni, qualora siano diretti da buoni principj, ed illustrati dalla esperienza di tutti i tempi. Le scienze servono a richiarare la marcia, del governo eil a condurre i popoli per un cammino diritto e prospero; ma le false teorie che perdonsi net labirinto d'una metafisica oscura possono essere ben di spesso funeste ai popoli.

Siate sempre animati dallo spirito di conservazione dell' ordine sociale e di questo trono, che solo pub garantire l'indipendenza, la libertà e tutti i principj liberali, basi della nostra costituzione.

Messieurs les membres du collège de savants, je vois avec plaisir les sentiments qui vous inspirent.  Les talents, les lumières de la science influencent plus que tout autre chose sur la félicité et les bons mœurs des nations, quand ils sont dirigés par des bons principes, et illustrés par l'expérience de tous les temps. Les sciences servent-elles à éclairer la marche du gouvernement et à conduire les peuples sur un chemin droit et prospère; mais le fausses théories qui se perdent dans le labyrinthe d'une métaphysique obscure peuvent bien souvent être funestes pour les peuples. Soyez toujours animés par l'esprit de conservation de l'ordre social et de ce trône, qui seul peut garantir l'indépendance, la liberté et tous les principes libéraux, bases de notre constitution


RÉPONSE DE L'ENMEREUR AU DISCOURS DE M. BOVARA, PRÉSIDENT DU COLLÉGE DES COMMERCIANTI

A MILAN, 19 mai 1805.

Signori membri del collegio de Comercianti, sono grato ai sentimenti che voi mi esprimete. La prosperità del commercio forma in gran parte quella del popolo. In mi compiacerò sempre di proteggerlo, come troverò sempre nel vostro attaccamento, nel vostro amore, nella vostra fedeltà, degli appoggj di questo trono.

Messieurs les membres du collège de commerçants, je vous suis reconnaissant pour les sentiments que vous m'exprimez. La prospérité du commerce crée en grand partie celle du peuple. J'aurais  toujours à cœur de le protéger, comme je trouverai toujours dans votre attachement, dans votre amour, dans votre fidélité, des appuis de ce trône.


Milan, 19 mai 1805

Au maréchal Soult

Monsieur le Maréchal Soult, j'ai reçu votre lettre du 21 floréal. Je désire qu'au 10 prairial vous vous consultiez avec Lacrosse pour m'envoyer un état de chaque escadrille de la flottille, et que vous me fassiez connaître l'artillerie, les détachements et chevaux qui s'embarquent sur chaque bâtiment. Cet état sera arrêté dans la situation exacte de la flottille au ler prairial. Relativement au prince Joseph vous auriez mal fait de vous éloigner en rien du décret du 19 messidor : mais je dois blâmer que, faisant partie de l'armée dans un grade déterminé, ce prince ne se renferme pas dans son grade. C'est dans ce sens que je ne puis approuver ce que j'ai lu, dans quelque articles de journaux que je suppose mal rédigés, avoir eu lieu à la dernière revue. Le prince devait passer la revue de son régiment, pas autre chose.


Milan, 20 mai 1805

Au maréchal Berthier

Faites connaître à Soult mon mécontentement de ce que, dans les différentes revues à son camp, le prince Joseph a paru autrement que comme colonel; que rien dans une armée ne peut éclipser le commandant en chef; que le prince pouvait passer la revue de son régiment comme il le voulait; mais le jour d'une revue, s'il y avait un déjeuner à donner, c'était au général et non au prince; cela tien de trop près au service. Le principe général est qu'un prince colonel n'est à la revue que colonel. Le prince ne peut quitter Boulogne sans l'ordre du général. Vous écrirez à Joseph qu'instruit que, rendu au camp, il l'a quitté sans consentement, je ne puis que lui en témoigner mon mécontentement; que la discipline militaire ne souffre point de modifications, et qu'une armée est une et entière; celui qui la commande est tout; que mon intention est qu'il se rende à son régiment et y remplisse, dans toute la force du terme, son devoir de colonel. Faites-lui sentir qu'il se tromperait étrangement s'il croyait avoir encore les qualités nécessaires pour mener son régiment.


Milan, 20 mai 1805

A M. Barbé-Marbois

Monsieur Barbé-Marbois, je vous recommande de suivre avec attention les journaux anglais, pour être à même de m'informer des différentes expéditions que les Anglais détacheraient dans les diverses parties du monde. Vous devez sentir que vous n'êtes pas le seul à me donner ces renseignements; mais vous êtes celui dont je dois attendre le plus de zèle, car il est peu de personnes sur l'attachement desquelles je puisse plus compter.


Milan, 20 mai 1805

A M. Talleyrand

Monsieur Talleyrand, écrivez à M. Schimmelpenninck que je ne puis qu'être mécontent de voir que la contrebande se fait à Anvers, parce que, à six lieues, les granges et les écuries des Hollandais sont remplies de marchandises anglaises; que mon intention est que, pendant la guerre, on fasse des patrouilles pour enlever, jusqu'à six lieues à la ronde, les marchandises anglaises qui s'y trouvent; c'est une violation de territoire, mais aussi c'est le seul moyen de s'opposer à une contrebande aussi scandaleuse.


Milan, 20 mai 1805

A M. Talleyrand

Monsieur Talleyrand, autorisez mon ministre à Hambourg à demander officiellement le renvoi des Français émigrés, et qu'il leur soit interdit le passage et le séjour dans cette ville, surtout à ceux qui sont supposés munis de pouvoirs du comte de Lille. Comme j'attache une grande importance à purger Hambourg, Brème, Lubeck et Francfort des agents du comte de Lille, vous en préviendrez les députés de ces villes à Paris. Vous ferez connaître à mon ministre que je jugerai de son zèle pour mon service par l'activité avec laquelle il exécutera ces ordres.


Milan, 20 mai 1805

A M. Fouché

Monsieur Fouché, les notes envoyées aux journaux sur l'armée de Brest, relativement au général Sarrazin, sont parties de vos bureaux; j'en ai la preuve matérielle. En général, rien n'est secret dans vos ministère. Je ne sais pas jusqu'à quel point vous pouvez vous fier votre secrétaire intime; il y a des gens dont l'intrigue est toujours l'élément.

Suivez l'affaire du commis d'Anvers; ne vous laissez entraîner aucune considération. Faites-en même un peu de bruit dans les journaux , et faites connaître ma ferme intention de punir, quels que soient les services rendus, tout préfet, sous-préfet ou secrétaire général qui se permettrait aucune dilapidation.

J'ai fait donner l'ordre à mon ministre à Hambourg de demander officiellement le renvoi des Français émigrés, surtout de ceux qui sont munis de pouvoirs du comte de Lille. Je vous en préviens pour que vous correspondiez avec mon ministre dans ce but.


Milan, 20 mai 1805

A M. Fouché

Monsieur Fouché, mon intention est que désormais le Journal Débats ne paraisse pas qu'il n'ait été soumis la veille à une censure. Vous nommerez un censeur qui soit un homme sûr, attaché et avec du tact, auquel les propriétaires du journal donneront 12,000 francs d'appointements. C'est à cette seule condition que je permettrai que ce journal continue de paraître. La censure, toutefois, ne doit pas s'étendre sur le feuilleton ni sur les articles littéraires, mais seulement sur la politique, et sur la partie littéraire qui pourrait être faite dans un mauvais esprit politique. Vous lui ferez contredire l'article relatif au duc de Brunswick; il eût été bien plus naturel de croire fausse une nouvelle aussi absurde, ou , dans le doute, comme cette nouvelle ne pouvait pas être agréable, d'en attendre la confirmation. Le plus mauvais esprit anime les rédacteurs. Si, malgré, la censure, il leur échappe quelque bêtise de cette espèce, je n'aurai plus qu'à supprimer cette feuille. Faites connaître cette mesure aux journaux et prévenez-les que, s'ils s'avisent de débiter des nouvelles par trop bêtes et dans de mauvaises intentions, j'en ferai autant de leurs feuilles. Toute nouvelle désagréable et désavantageuse pour la France, ils doivent la mettre en quarantaine, parce qu'ils doivent la soupçonner dictée par les Anglais.


Milan, 20 mai 1805

Au vice-amiral Decrès

J'ai reçu votre lettre du 26. Je ne conçois pas comment vous n'avez pas de nouvelles de Missiessy. Par le télégraphe du 24, il paraît que Ganteaume aurait pu sortir. Soyez attentif aux nouvelles d'Angleterre, afin de suivre le plus possible les dispositions des Anglais. Il paraît qu'on ne signale plus que 21 vaisseaux devant Brest.

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Faites sentir au préfet maritime combien il est important que je sois constamment instruit du nombre de vaisseaux anglais qui sont devant Brest.


Milan, 20 mai 1805

Au vice-amiral Decrès

J'ai vu avec peine que vous n'ayez pas fait mettre dans les journaux, comme je vous l'avais dit, le départ du général Magon. Comment n'avez-vous pas conçu que rien n'est plus propre à dépayser sur mes projets que le départ de cette petite escadre de Rochefort et le nom du général Magon ? Cela aussi a le bon effet d'entretenir la fermentation qu'il y a à Londres. Les Anglais savent sans doute sa sortie; mais n'importe, publiez-la, et donnez-lui 4 vaisseaux au lieu de 2.


Milan, 20 mai 1805

DÉCISION

Le maréchal Augereau demande la rentrée au corps de 360 hommes du 44e de ligne bloqués à Audierne sur la flottille par l'escadre anglaise. Il n'y a pas lieu à ce mouvement, le détachement ayant l'ordre de rejoindre à Brest.

DÉCISION

Le maréchal Berthier, ministre de la guerre, soumet à l'Empereur une demande par laquelle le colonel du 112e de ligne solicite laréunion du 3e bataillon de ce régiment, resté à Bruxelles, aux deux premiers qui sont à Cherbourg. Accordé

(Picard)


Milan, 20 mai 1805

Au vice-amiral Decrès

J'ai lu avec attention le rapport du contre-amiral Lacrosse sur l'armement des flottilles. Puisqu'il répond de tout, je n'ai rien à dire. Portez néanmoins votre attention à cette affaire, car, lorsque le moment de l'expédition arrivera, il faut que tout soit prêt et que l'embarquement puisse se faire en trois heures.


21- 31 juin 1805